Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "cafenetphilosophie" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Articles les plus lus

· 10 LA NOTION D'INSTINCT CHEZ L'HOMME . COURS.
· 9 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON NIETZSCHE. COURS.
· 13 CROYANCES, RITES ET FÊTES DU JUDAÏSME
· NATURE HUMAINE ET CONDITION HUMAINE.
· 1 LES FONDEMENTS D'UNE DEMOCRATIE

· 10 LA FONCTION DU MYTHE
· 531 L'ART POUR L'ART OU ART ENGAGE?
· 5 LE BOUDDHISME: COMPARAISON AVEC L'HINDOUISME
· 12 MOÏSE, FONDATEUR DU JUDAÏSME
· 1 COURS DE PHILOSOPHIE: LA PHILOSOPHIE SPONTANEE.
· 289. INCONSCIENT PSYCHIQUE ET CONNAISSANCE DE SOI.
· 286. LES MANIFESTATIONS DE L'INCONSCIENT PSYCHIQUE.
· 411 LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE HUMAINE.
· 2 COURS DE PHILOSOPHIE: LE ROLE DE LA RAISON.
· 8 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON KANT ET PASCAL. COURS.

Voir plus 

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· 29 Cours: La nature de l'homme (15)
· 8 Les grandes religions (24)
· 36 Cours: L'Art. (14)
· 31Cours: L'inconscient. (6)
· 3 L'esprit démocratique (23)
· 2 Cours: Pourquoi la philosophie? (5)
· 7 Le phénomène religieux (16)
· 30 Cours: La morale. (11)
· 45 Extraits de textes philosophiques (15)
· 35 Cours: La politique. (22)

Rechercher
Thèmes

soi sur gratuit vie monde animal homme mode mort création dieu nature message demain créations

Statistiques

Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour : 14.11.2025
5156 articles


5086 POURQUOI LE MAL ? (2)

Publié le 30/09/2025 à 06:06 par cafenetphilosophie Tags : sur gratuit vie monde animal homme mode mort création dieu nature message demain

Rubrique "Foi et Raison". Suite du billet N°5079.

 

Extrait de La Foi au défi de la Raison, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain mercredi 01 octobre

 

 

Comme on le voit, les thèses d’Aurélien Barrau, comme toutes les théories strictement matérialistes en général, s’arrêtent en chemin. Le matérialisme se refuse à penser le possible et le fondement du possible. Ainsi l’idée de sens ou de « Logos » n’est pas évacuée par de telles analyses. Il n’en reste pas moins que si nous avons, nous semble-t-il, sauvé l’idée de sens pour l’Univers, faut-il encore tenter de faire de même concernant le sens des vies individuelles d’une part, et d’éclairer la question de l’origine et de la nature du Mal d’autre part.

A cet effet, commençons par rappeler les réponses apportées par la pensée chrétienne. L’Etre infini a décidé de toute éternité, librement et gratuitement, de faire surgir à l’Etre des Etres distincts de lui qu’on désigne comme étant des créations. Celles-ci ne tirent donc pas leur existence d’elles-mêmes mais d’un Etre fondateur, à savoir l’Etre infini, et ne sauraient subsister par elles-mêmes. A ce titre, les créations sont dites contingentes et marquées par la finitude car si elles étaient infinies, elles coïncideraient avec l’Etre infini, ne possèderaient aucune limite, notamment concernant leur venue à l’Etre.

Les créations sont des Etres à part entière et non de simples modalités d’Etre de l’Etre infini. Cela signifie que les créations, au même titre que l’Etre infini, sont par nature liberté et donc se présentent à ce titre, à l’image de l’Etre infini, comme unité indissociable d’une actualité finie et d’une potentialité. La potentialité de la création sera, comme celle de l’Etre infini, indéterminée et infinie dans la mesure où dès l’acte de création l’Etre infini accorde à la création la vocation à dépasser librement les limites de sa finitude, limites incontournables si celle-ci restait enfermée dans sa seule essence de finitude.

Toute création hérite donc de la valeur attachée à l’Etre infini et engendrée par son libre et gratuit processus de dépassement vers des niveaux toujours plus élevés de plénitude. De plus, la création hérite également gratuitement de la possibilité de surmonter les limites de sa finitude et d’éradiquer le Mal qui l’affecte à cause précisément de ses limites essentielles et inévitables. Dès lors la création a vocation à partager le sens même de la plénitude divine, si nous appelons sens ce processus sans fin et dépourvu de Mal qui conduit au partage de la valeur grandissante de l’Etre.

Comme nous le savons, ces possibilités ouvertes à la création suppose l’Incarnation de l’Etre infini au sein de l’Etre de finitude afin d’introduire au sein de l’Etre une nouvelle forme de plénitude accessible aux créatures, à savoir la plénitude sur le mode de la finitude. Ainsi, le message chrétien promet-il la possibilité de surmonter toute forme de Mal, la mort en premier lieu, à condition que les créatures immédiatement ou ontologiquement concernées, à savoir les êtres conscients, accordent crédit à cette promesse et fassent Alliance avec Dieu, autrement dit s’efforcent d’être fidèles à leur vocation de créatures à « l’image de Dieu » et vivent conformément à la nature même de ce Dieu, c’est-à-dire selon l’Amour -agapè, l’amour gratuit, l’amour qui veut du bien aux autres êtres sans en attendre une contrepartie.

De telles analyses attribuent donc le Mal aux limites inévitables de la finitude et proposent une voie afin d’y échapper ontologiquement. Mais dans l’immédiat cela n’explique toujours pas pourquoi un Dieu tout-puissant n’a pas fait en sorte que l’Etre de finitude soit d’emblée exempt de tout Mal. Avant d’aborder cette question cruciale, à la limite la seule qui vaille, il nous faut revenir sur le devenir de toute création et sur les formes de Mal qui s’y développent.

La création est un Etre de finitude. Rationnellement, il est aisé de comprendre que la finitude comporte, par essence, par nécessité, des limites. Ces limites concernent d’abord le fait qu’elle n’existe pas d’elle-même et qu’elle ne saurait subsister par elle-même. De plus, par nature, elle connaît nécessairement un terme lors de son processus temporel, que ce soit en tant qu’unité ou concernant les multiples êtres qui la constituent. Les limites qui la caractérisent l’affectent de part en part et pas seulement du fait qu’elle connaît un terme. Dès lors, cela explique les multiples imperfections et approximations manifestées par son Etre.

Ces dernières considérations rendent compte des désordres naturels et des multiples imperfections qui affectent l’Etre de finitude. Mais il y a plus. Le processus temporel même de la création est marqué par une succession contingente de désordres. En effet, c’est l’actualité finie et limitée de l’Etre de finitude qui donne forme à de nouvelles déterminations exerçant par-là même sa libre activité créatrice. Cette libre activité créatrice s’effectue sous la pression impérieuse de la potentialité infinie et indéterminée qui incarne la nécessité de changement, changement qui est le propre de tout Etre libre et contingent.

Seulement cette libre activité créatrice, conformément à l’essence de la finitude, est forcément limitée. Les déterminations qui émergent sont contingentes et largement commandées par le hasard conçu comme absence de fins. Cependant, nous avons montré en quoi le processus temporel consistait pour l’Etre de finitude à dessiner le visage de sa liberté. En conséquence de cette succession d’évènements contingents et désordonnés émerge peu à peu, par la médiation d’une complexité croissante, un ordre imprévisible et manifestant une liberté toujours grandissante, comme nous l’avons montré lorsque nous avons analysé le déploiement temporel de la création.

Ce processus souligne que le déploiement temporel de la création ne renvoie nullement à un processus finaliste rigoureusement linéaire et ordonné et demeure compatible avec la succession de multiples désordres contingents. Désordre et ordre sont donc compatibles puisque le second surgit peu à peu du premier comme d’ailleurs Hegel l’avait bien pressenti lorsqu’il décrivait les moteurs de l’histoire humaine. Les désordres en question ne sont donc pas des manifestations pures du Mal. D’un certain point de vue, ce Mal apparent est le terreau d’un ordre imprévisible et donc d’une certaine manière d’un Bien.

Les considérations qui précèdent sont donc relatives à l’origine des désordres naturels et des formes de Mal réelles ou apparentes qui y sont associées. Il reste à examiner l’origine des désordres et du Mal introduits par l’action humaine. L’homme est un être original comparé à l’ensemble des autres êtres naturels. C’est ainsi que les comportements du monde animal sont régis par un savoir inné ou des instincts qui ne sont que l’expression de leur conformation organique. A l’image d’une quelconque réalité naturelle, ils connaissent donc des limites qui rendent compte de leur mode d’être au sein de la création.

En revanche, l’homme possède la conscience qui, par nature transcende toute limite de ce genre. Il ne dispose plus de savoirs innés mais est capable de tout apprendre. Il n’a plus pour ainsi dire de nature sur le plan des comportements puisqu’il peut choisir sa manière d’être homme contrairement à la bactérie, la fourmi, le lion qui ne choisissent pas d’être bactérie, fourmi ou lion.

Cependant, à l’image de tous les êtres de finitude, l’homme se voit pressé dans son action par la potentialité infinie et indéterminée qui lui appartient en propre. A quoi cette potentialité correspond-elle ? Elle est indéterminée mais constitue une force de vie, de dépassement permanent et difficilement répressible vu son caractère infini par rapport aux caractéristiques de son actualité finie. Elle renvoie à ce titre au désir qui, par nature ne possède pas d’objet précis mais attend en permanence des satisfactions de toutes sortes, et qui, à ce titre, renaît toujours de ses cendres dès lors qu’un objectif se voit atteint. Le désir est donc une force aveugle de dépassement qui permet de persévérer dans son existence et de l’accroître sans cesse. Il correspond au vouloir-vivre de Schopenhauer et à la volonté de puissance de Nietzsche. Il est la source de toutes les insatisfactions qui font du désir la source des souffrances qu’ont voulu combattre, voire éradiquer ces deux grands courants religieux qu’on appelle en Occident l’hindouisme et le bouddhisme.