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5072 LA NATURE INTIME DE LA REALITE (3)

Publié le 16/09/2025 à 06:06 par cafenetphilosophie Tags : sur place monde soi chez fond mode mort demain création dieu nature cadre

Rubrique "Foi et Raison". Suite du billet N°5065.

 

Extrait de La Foi au défi de la Raison, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain mercredi 17 septembre.

 

 

De quoi s’agit-il ? Nous soutenons le point de vue selon lequel l’Être, ce qui est vraiment au-delà des apparences, est constitué par une seule et même substance. Il ne s’agit en rien d’un panthéisme, doctrine selon laquelle tout est Dieu et où il n’y a pas de création. Rappelons-nous : ce qui définit un Être c’est la liberté, c’est le fait qu’il peut manifester des déterminations et des choix contingents. Être, liberté, contingence, c’est tout un avons-nous proclamé à plusieurs reprises.

Dès lors, au sein de cette substance unique, au sein de cette substance infinie puisque rien ne saurait être en-dehors de l’infini, se déploient deux Êtres distincts, deux Êtres libres de leurs choix, l’Être infini, source et fondement de toutes choses et l’Être de finitude enfermant une infinité croissante de créations ou un multivers, chaque création manifestant une forme spécifique de liberté et constituant à ce titre un Être propre.

De ce fait, la substance unique constitutive de l’ensemble de la réalité ontologique concevable se décline sous deux formes de nature différente et distincte, le monde de l’infinitude et le monde de la finitude. Ces deux mondes sont de part en part des Êtres et sont donc de part en part liberté. Il convient alors de déterminer comment se manifeste la liberté et en quoi elle s’avère constitutive de tout Être, celui de l’infinitude et celui de la finitude.

Or, il nous apparaît que la physique des quantas d’une part, une très ancienne tradition philosophique d’autre part, celle en l’occurrence du matérialiste Epicure (III° siècle av JC) nous proposent des outils intellectuels permettant de résoudre ce problème dans les termes où nous l’avons posé.

Épicure a saisi la nature profonde de la finitude. La réalité telle qu’elle se présente à nous est composée de petites unités insécables qu’il appelle atomes. Il est en effet nécessaire de s’arrêter dans la division de la matière car une division à l’infini conduirait à l’évanescence de toute réalité. Les êtres de finitude exigent l’existence d’une limite ultime à la division de la réalité, même si, à nos yeux, cette limite est contingente et non absolue. De plus, afin de rendre compte des unités d’atomes constitutifs de l’infinité des êtres de finitude, il faut postuler le « clinamen », cette inclinaison des atomes les uns vis-à-vis des autres leur permettant de s’associer et de constituer des unités organisées.

Mais comme toujours, le matérialisme ne va pas au bout du chemin. Les conceptions d’Épicure sont incomplètes et à vrai dire largement inintelligibles car fondées uniquement sur le hasard conçu à la fois comme absence de cause puisque rien ne permet de saisir ce qui amène tel atome à s’associer avec tel autre mais également le hasard comme absence de fins, d’intentions, d’intelligence, les organisations se mettant en place ne traduisant aucune finalité, aucune montée vers la complexité comme ce que nous propose certaines conceptions cosmologiques contemporaines, celle de Trinh Xuan Thuan par exemple.

Aussi, nous avons tout lieu de penser que les données actuelles, même si elles sont sans doute incomplètes et provisoires de la physique des quantas, s’avèrent à même de répondre aux problèmes ontologiques laissés en suspens chez Épicure. En premier lieu, les données de cette physique par la notion même de quantum ou d’unités de matière ou d’énergie constitutives de toute réalité permet de bien saisir l’essence des êtres de finitude. Elles ne font en l’occurrence que renforcer de multiples données de la physique du monde macroscopique, entre autres comme la nécessaire limite de la vitesse de la lumière ou l’idée d’un zéro absolu, autrement dit la tendance vers une limite de température et de mouvement.

Enfin, la physique des quantas a donné naissance, pour l’heure de manière purement spéculative il est vrai, à la théorie de la gravité quantique à boucles qui conduit notamment à l’hypothèse d’atomes d’espace reliés entre eux au sein d’un tout indissociable. Ce tout indissociable traduit la profonde unité d’un même Être de finitude et renvoie peut-être à l’étrange propriété de non-séparabilité de la physique quantique qui semble gouverner, au sein d’une même création, la simultanéité de réaction de particules infiniment éloignées les unes des autres.

Cette exigence d’unité spatiale et cette non-séparabilité iront de pair avec l’exigence d’unité temporelle, et ce, selon un processus qui suppose tout à la fois la rareté et l’accélération de l’émergence de formes nouvelles, tel que nous l’avons analysé lorsque nous avons évoqué le déploiement temporel de la création. Cette double exigence éclaire les liens qui s’établissent entre les différentes composantes de l’Être de finitude, et rend compte sous un jour nouveau, c’est-à-dire de manière causale, du fameux « clinamen » d’Épicure. Ajoutons que les liens de plus en plus complexes s’établissant entre ces unités spatiales dessinent des structures mathématiques avec les propriétés qui les accompagnent et les lois de la nature qu’elles engendrent, échos de la conception du monde platonicienne et cartésienne et que le cosmologiste contemporain Tegmark reprend à son compte.

Nul ne sait ce qu’il en sera de la postérité et de la fécondité des hypothèses visant à unifier au sein d’une même théorie la relativité qui gouverne l’infiniment grand et la physique des quantas qui gouverne l’infiniment petit, mais toujours est-il que dans l’immédiat la théorie de la gravité à boucles présente le mérite de nous offrir ici et maintenant un cadre conceptuel correspondant aux exigences que suppose par essence un Être de finitude.

Pour notre part, afin de rendre intelligible et compréhensible l’organisation de notre Univers, sa montée vers la complexité, l’émergence de réalités telles que la pensée ou la conscience, nous sommes amenés à poser comme hypothèse ontologique fondamentale que toute réalité est en fait constituée d’unités d’information possédant une capacité rudimentaire de choix. Tout est information de part en part. Pour bien saisir cette idée d’information, souvenons-nous que l’infinité des créations manifestant l’Être infini, l’Être infini et les créations déployant leurs libertés respectives au sein d’une même substance, sont structurées par des formes possédant des propriétés mathématiques et donc par des exigences rationnelles, ce qui constitue une forme de pensée ou d’information. Car l’information, c’est bien par définition ce qui donne forme à une réalité quelconque.

Or les formes en question ne sont pas statiques. En tant que constitutives de déterminations contingentes, elles portent en elles une exigence de changement ou de mouvement, l’unité de ces mouvements revêtant eux-mêmes des formes et des exigences rationnelles qui déterminent le sens que prendra le processus temporel ainsi décrit. Ajoutons que la contingence affectant les mouvements au sein de l’Être de finitude rend compte du fait que les déterminations contingentes sont pourvues de possibilités rudimentaires de choix en fonction de l’environnement au sein duquel elles se déploient et donc des relations qu’elles établissent avec les autres déterminations contingentes.

Ainsi, au sein de l’Être de création les dépassements s’effectueront sur le mode de la finitude, ce qui conduit à des mouvements et des changements désordonnés, même si, comme nous le savons, la nécessaire unité temporelle et nécessaire rationalité de ces mouvements désordonnés à travers les formes toujours nouvelles ainsi émergées à l’Être conduisent de manière progressive vers la liberté la plus haute dont l’Être de finitude est ontologiquement capable.

De ce fait nous disons, comme Chalmers, que la substance de l’Univers contient de l’information dès les particules élémentaires. Tout nous laisse penser, dans le cadre de notre hypothèse moniste, que la substance de l’Univers est information de part en part. Nul besoin non plus de supposer, comme le fait Ransford par exemple, que le fond de toute réalité est constitué par la dualité d’une part spirituelle ne connaissant que des causes endogènes et donc une forme d’autonomie et de liberté et une part matérielle ne connaissant que des causes exogènes et donc subissant des contraintes externes. Car, pour notre part, il s’agit de la même réalité fondamentale qui est information de part en part.

En conséquence, la réalité fondamentale de l’Univers en tant qu’information autorise à considérer que cette substance fondamentale et unique de la réalité renvoie à ce que nous appelons la conscience. Cette affirmation rejoint tout à fait l’hypothèse du philosophe contemporain Chalmers. Mais si, pour notre part, nous évoquons la notion d’information plutôt que celle de conscience c’est en vue de tenir compte du développement temporel de la création. Ces unités d’information établissent entre elles des relations de plus en plus complexes. Autrement dit ces relations, de relativement indéterminées ou en soi deviennent de plus en plus déterminées ou pour soi. C’est lorsque ces relations pour soi engendrent la transcendance de la transcendance que nous pouvons parler véritablement de conscience.

En revanche, concernant l’Être infini, nous pouvons évoquer l’idée d’une conscience infinie, transcendance de la transcendance par excellence, et ce, par rapport aux infinies déterminations contingentes qui le manifestent et qui renvoient aux infinies créations finies actuelles, avec lesquelles il ne se réduit pas mais dont il est la source de leur existence et de leur maintien à l’existence. Ainsi, cette conception ontologique concernant la réalité fondamentale de l’ Être en général peut-elle être qualifiée de pan-psychique puisque la conscience est considérée comme la substance universelle ou fondamentale de toutes choses., d’où toutes les réalités sont issues.

Néanmoins, cette conception de la réalité de l’Être de création ne présuppose nullement la possibilité ontologique de dépassement de la finitude et en conséquence de son immortalité. Mais ce serait oublier que le dépassement de la finitude est rendu possible non en puisant dans les seules ressources de son essence mais par la grâce de l’Incarnation de l’absolu en son sein. Souvenons-nous : l’Être infini s’est fait librement et gratuitement finitude, s’est incarné afin d’inscrire au sein du potentiel de la finitude la possibilité ontologique de briser les frontières initialement incontournables de la finitude et d’éventuellement lui faire partager la plénitude nouvelle ainsi émergée à l’Être, à savoir la plénitude sur le mode de la finitude.

Dès lors, comme nous l’avons envisagé, tout être de finitude est appelé certes à connaître un terme nécessaire et inévitable car conforme à son Être de finitude, mais en même temps à se dépasser, à perpétuer son existence sous d’autres formes inconnaissables et impensables. Ce dépassement s’effectuera comme dépassement dans la conservation de ce qui précède, car l’Être conçu comme information est constitué d’unités spatiales mais également d’unités temporelles et à ce titre, est mémoire.

Ainsi, s’il s’avérait légitime d’accorder crédit aux témoignages troublants des acteurs des états modifiés de conscience, ceux-ci exprimant soit les premières étapes du dépassement d’une réalité de finitude semblant parvenue à son terme, soit des situations de profonde méditation ou de circonstances au cours desquelles le sujet concerné ne mobilise plus ses facultés en vue de son adaptation ou de son insertion au sein de son environnement, alors il conviendrait sans doute de conjecturer que ces situations limites nous font accéder à des mondes autres que les nôtres, mais qui conserveraient cependant l’information et la mémoire du monde actuel. A ce propos, les éventuelles visions du futur qui caractériseraient certaines EMI ou expériences de mort imminente ne peuvent au mieux que concerner des possibilités multiples d’avenir inscrites dans la mémoire et le passé des expérienceurs en question et non des évènements inévitables, ce qui contreviendrait à la liberté inhérente à tout Être et donc aux êtres de finitude.

Toujours est-il que ces formes de dépassement ne manifestent nullement une conscience immatérielle ou éthérée mais un début d’accès à un monde nouveau, dépassement dans la conservation du nôtre, ce dépassement se voyant constitué par la dualité d’une actualité et d’une potentialité et donc par l’unité nouvelle et impensable d’un corps et d’une âme au sein d’une unité indissociable. Car l’information constitutive de l’Être de finitude enferme dans sa potentialité, suite à l’Incarnation de l’Être infini au sein de la finitude, la possibilité et la vocation à ne pas rester enfermée dans les étroites limites de la finitude initiale. Ces dépassements ne seraient dès lors que les témoignages des potentialités désormais naturelles de l’information constitutive de l’Être de finitude, qui l’autorisent à se manifester sous des formes nouvelles et inconnues.

Telles sont les étonnantes perspectives ontologiques ouvertes par notre investigation philosophique, qui a souligné combien les exigences de la raison naturelle pouvaient se recouper avec les données de la foi chrétienne sans rien sacrifier des informations éventuelles de la science contemporaine les plus avancées telles qu’elles se présentent aujourd’hui. Car nous sommes intimement persuadés que l’avenir, cette page blanche qui reste à écrire, dépassera tout ce que notre imagination la plus folle mais inévitablement enfermée dans les étroites limites du présent, est à même de nous proposer et de concevoir ici et maintenant. Vivement demain.