Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "cafenetphilosophie" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Articles les plus lus

· 10 LA NOTION D'INSTINCT CHEZ L'HOMME . COURS.
· 9 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON NIETZSCHE. COURS.
· 13 CROYANCES, RITES ET FÊTES DU JUDAÏSME
· NATURE HUMAINE ET CONDITION HUMAINE.
· 1 LES FONDEMENTS D'UNE DEMOCRATIE

· 10 LA FONCTION DU MYTHE
· 531 L'ART POUR L'ART OU ART ENGAGE?
· 5 LE BOUDDHISME: COMPARAISON AVEC L'HINDOUISME
· 12 MOÏSE, FONDATEUR DU JUDAÏSME
· 1 COURS DE PHILOSOPHIE: LA PHILOSOPHIE SPONTANEE.
· 289. INCONSCIENT PSYCHIQUE ET CONNAISSANCE DE SOI.
· 286. LES MANIFESTATIONS DE L'INCONSCIENT PSYCHIQUE.
· 411 LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE HUMAINE.
· 2 COURS DE PHILOSOPHIE: LE ROLE DE LA RAISON.
· 8 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON KANT ET PASCAL. COURS.

Voir plus 

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· 29 Cours: La nature de l'homme (15)
· 8 Les grandes religions (24)
· 36 Cours: L'Art. (14)
· 31Cours: L'inconscient. (6)
· 3 L'esprit démocratique (23)
· 2 Cours: Pourquoi la philosophie? (5)
· 7 Le phénomène religieux (16)
· 30 Cours: La morale. (11)
· 45 Extraits de textes philosophiques (15)
· 35 Cours: La politique. (22)

Rechercher
Thèmes

soi sur gratuit place monde soi mode obstacles mort pari création divers nature cadre message pouvoir demain créations

Statistiques

Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour : 03.11.2025
5145 articles


5931 L'INFINI ET LA QUESTION DU SENS (3)

Publié le 05/08/2025 à 05:57 par cafenetphilosophie Tags : sur gratuit place monde soi mode obstacles mort pari création divers nature cadre message pouvoir demain

Rubrique "Foi et Raison". Suite du billet N°5924.

 

Extrait de La Foi au défi de la Raison, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain mercredi 06 août

 

 

Mais les liens pouvant exister entre la notion d’infini et du sens ne s’arrêtent pas aux considérations qui précèdent. Cela va nous amener à examiner de manière critique certaines conceptions de la cosmologie contemporaine qui prétendent remettre en cause l’idée même de sens et au-delà l’idée de liberté humaine en prenant appui sur des hypothèses encore fragiles et purement spéculatives mais néanmoins non dépourvues de toute crédibilité.

C’est ainsi que le cosmologiste Aurélien Barrau soutient l’hypothèse du multivers, autrement dit d’une infinité d’Univers et pense même pouvoir un jour prochain en apporter la preuve expérimentale indirecte. Il en conclut que s’il y a effectivement un multivers, alors l’infinité des combinaisons possibles permettant d’engendrer des Univers différents sont actualisées ici et maintenant et il n’y a donc aucun miracle à ce que notre Univers qui exige une convergence extrêmement fine entre une quinzaine de paramètres physiques distincts existe effectivement et que nous en soyons les acteurs et les témoins. Inutile de dire avec le cosmologiste Trinh Xuan Thuan que cette convergence ne saurait être le fruit du hasard et qu’elle témoignerait d’un sens ou d’un « Logos ». Car si l’infinité des combinaisons possibles au jeu de Loto était simultanément actualisable, nécessairement se manifesterait parmi elles la combinaison gagnante.

Le hasard conçu comme absence de finalité, d’intention retrouverait donc ses lettres de noblesse. Un autre cosmologiste, Everett en l’occurrence, en s’appuyant sur des propriétés de nb la matière au niveau quantique, en déduit l’existence d’un multivers qui serait tel qu’il remettrait en cause la liberté humaine. En effet, si tous les possibles sont actualisés ici et maintenant, alors il existe une infinité d’Univers semblables où tous les possibles d’un être particulier sont réalisés. Il existe un Univers où l’auteur de cet essai est en train de l’écrire ; un autre où, au même instant, il interrompt son activité ; un troisième où il fait tout autre chose etc…Bref, mes actes successifs ne résultent pas de choix libres mais ne sont que l’actualisation nécessaire et distribuée au hasard de l’ensemble des possibles qui sont les miens.

Ces deux considérations métaphysiques s’appuyant sur certaines spéculations de la science physique perdent leur sens si nous admettons comme vraie l’Incarnation de l’Etre infini au sein de la finitude. Remarquons en premier lieu que l’hypothèse du multivers ne remet en cause l’idée de sens que si, à l’image de l’argumentation matérialiste classique, on fait délibérément l’impasse sur l’origine et la possibilité d’une combinaison qui ait la capacité d’engendrer un Univers fécond, un Univers qui, comme celui que nous connaissons, permette une organisation de la matière, un ordre rigoureux, une mise en place d’une complexité croissante menant à des êtres conscients comme les humains, ceux-ci devenant des observateurs de cette structuration étonnante. Le matérialisme fait systématiquement l’impasse d’une réflexion portant sur le possible. Ce qui est, était forcément possible et ce, depuis les origines ou plus précisément était inscrit dans les fondements mêmes de la substance constitutive de l’Univers. Ce possible incarne un sens dont il faut rendre compte et que ce possible émerge par hasard ne saurait faire oublier qu’il existe et que sa possibilité d’existence interroge tout penseur qui ne s’arrête pas en chemin dans sa réflexion sur le réel.

D’ailleurs il en va de même de la notion d’infini. Nous savons que cette notion est utilisée dans divers domaines, en mathématiques, en cosmologie ou en physique, en métaphysique. Mais faut-il encore que cette idée puisse trouver un fondement autre que dans le domaine métaphysique, surtout s’il y a lieu de se méfier de la raison pure, celle qui s’exerce à l’aide de ses seules forces et qui, selon Kant, tourne à vide. C’est pour cela que la découverte fondamentale de Cantor, établissant la réalité mathématique d’un infini actuel est si importante. Car si l’infini actuel mathématique est une réalité, même idéelle ou de l’ordre de l’idée, il n’en reste pas moins vrai qu’elle devient une vérité qui résiste aux fantaisies de notre esprit ou de notre imagination, cette résistance étant un marqueur d’une véritable réalité objective. De ce fait la possibilité ontologique de l’infini actuel n’est plus un mirage mais devient un légitime sujet de réflexion sur l’Être et son sens.

Quant à l’hypothèse d’un multivers infiniment multiple et enfermant une infinité d’Univers semblables, ses éventuelles conséquences négatives sur l’idée de sens sont balayées là encore par l’hypothèse ontologique et théologique de l’Incarnation. Car si la création, si l’Etre de finitude se voit créé « à l’image de l’Être infini » et si toute création a pour vocation, de par l’acte d’Incarnation d’accéder à un mode de plénitude divine, alors toute création, à l’instar de l’Etre infini, est unique. Comme il y a une infinité de créations et même une infinité croissante, toute création est unique. Cela signifie qu’il n’y a et qu’il ne saurait y avoir, de par la libre et gratuite décision de l’Être infini de s’incarner, deux créations semblables. Toute création incarne une différence radicale dans l’espace et le temps et se présente comme différence de part en part, ce qui a pour conséquence que tous les êtres particuliers composant une création incarnent eux-mêmes une différence radicale et donc unique. Il n’y a donc nullement des Univers parallèles ni une infinité d’êtres semblables à notre individualité terrestre peuplant ces derniers. A plus forte raison, la singularité et donc le caractère unique de chacun des instants d’un Univers donné, exclut l’hypothèse ontologique chère aux stoïciens, à savoir celle du Retour éternel du même.

Comme on le voit, l’Incarnation de l’Etre infini au sein de la finitude est la garante du sens et d’un sens intégral. Tout être créé est libre, à l’image de son créateur et cette liberté est constitutive de son Etre même, car il n’y a pas d’Etre sans liberté, sans distinction d’une actualité et d’une potentialité, sans émergence possible d’actes contingents ou non nécessaires.

Ainsi les liens et la parenté établis entre l’infini et la finitude sont-ils les marqueurs originaux du message chrétien. L’infini ou la plénitude d’Etre et la finitude ne sont plus des Etres radicalement étrangers l’un à l’autre. « L’Alliance » entre l’infini et la finitude non seulement est le fondement du sens mais elle wqpermet d’effectuer des choix parmi les hypothèses à ce jour purement spéculatives de la science cosmologique. C’est ainsi que nos analyses ne renient en rien les caractères fondamentaux, et de l’ordre de l’essence, de la finitude. Tous les paramètres physiques connus de la finitude supposent une limite, que ce soit la vitesse de la lumière, les échanges d’énergie au sein de l’infiniment petit, l’hypothèse du zéro absolu etc…En conséquence, il nous apparaît plus que vraisemblable que l’expansion de l’espace qui caractérise notre Univers connaîtra également une limite conformément à l’essence de toute finitude. Cette finitude atteindra également une limite temporelle, vieillira, se délitera jusqu’à un point limite et vraisemblablement rebondira en engendrant un autre Univers différent du nôtre.

Tel est un autre point de rencontre entre l’infini et la finitude. L’infini permet à un Univers donné de se prolonger au sein d’un autre Univers et ainsi de suite indéfiniment., car tout Univers enferme une infinité de possibilités dont seules certaines ont été réalisées dans un Univers comme le nôtre par exemple. En retour, c’est un Univers de finitude qui engendre un autre Univers, l’Etre infini réalisant ainsi son libre choix de faire émerger à l’Etre une infinité croissante de créations différentes par la médiation des Etres de finitude. C’est pour cela que nous serions prêts à parier sur les hypothèses cosmologiques du savant indien Ashketar qui, par la médiation de sa théorie de la gravitation quantique à boucles propose le scénario d’Univers successifs dans le temps et s’engendrant les uns les autres. Mais il va de soi qu’il s’agit là d’interprétations circonstancielles et que les vérités de la foi ne sauraient se jouer sur la confirmation ou non de telles hypothèses spéculatives d’ordre scientifique. Car nous demeurons persuadés que de même qu’il n’y a aucun scénario de cet ordre conduisant à remettre en cause les croyances liées à la foi religieuse, de même il n’y en a aucun susceptible de les étayer de manière pérenne, chacun pouvant trouver des interprétations ontologiques susceptibles de consolider ses hypothèses métaphysiques de départ portant sur le pari du sens ou du non-sens.

C’est d’ailleurs le cas concernant des phénomènes étranges et non clairement élucidés à ce jour, nous voulons évoquer ici les phénomènes dits de « mort imminente » et les « sorties du corps » qui les accompagnent presque toujours. Ces phénomènes sont liés la plupart du temps à des évènements traumatiques, accidents graves, coma, anesthésies etc… Ils peuvent également se manifester lors de prises de substances hallucinogènes ou de simples méditations profondes comme les expériences spirituelles mystiques par exemple. Il y a donc un point commun à cette diversité de situations, puisque dans tous ces cas le sujet concerné ne mobilise plus son énergie psychique en vue d’une adaptation immédiate à un environnement précis mais est conduit, involontairement ou non, à s’en extraire.

Toujours est-il que les sujets vivant de telles expériences ont l’impression de quitter leur corps, de le percevoir de l’extérieur, de ne plus être contraint par les lois ordinaires de la physique et de pouvoir se déplacer dans des espaces plus ou moins voisins en faisant fi de tous les obstacles matériels, pour ensuite « visiter » apparemment des au-delà de notre monde où ils se trouvent confrontés à une présence lumineuse transpirant un sentiment d’Amour inconditionnel, où se déroule un panoramique complet de leur existence avec prise de conscience des aspects « positifs » et « négatifs » et ce sans jugement excepté de leur part, où ils rencontrent des personnes décédées, connues ou inconnues, en étant amenés à effectuer le choix de franchir une frontière présentée comme irréversible ou bien à retourner dans leur corps.

La plupart du temps les « expérienceurs », puisque tel est le nom qu’on leur accorde, ne confient que très difficilement et souvent fort tard de tels « faits », craignant que l’on s’inquiète de leur santé mentale mais changent profondément leur manière de vivre, leurs relations à autrui, ces changements étant marqués essentiellement par une désormais grande empathie et par la perte de la peur de la mort.

A ce jour, nul n’a pu établir si ces phénomènes relèvent d’un mode particulier et original d’hallucination ou bien traduisent des situations objectives auxquelles il convient d’accorder crédit. Les propos souvent assez extraordinaires et quelque peu infantiles des « expérienceurs » rebutent la plupart des membres du monde scientifique et médical et donneraient à penser qu’il s’agit d’un mode d’expérience hallucinatoire, même si les acteurs reconnaissent eux-mêmes le caractère déficient de leur langage, les vécus en question relevant pour une large part de l’indicible. En revanche, les « sorties du corps » et les témoignages précis et apparemment vérifiables des « expérienceurs » ainsi que les effets à très long terme en matière comportementale des expériences de mort imminente contrarient le savoir actuel à propos des hallucinations.

Que retenir à titre provisoire de tels phénomènes étranges ? En premier lieu, nous sommes persuadés qu’ils ne seront certainement pas susceptibles d’établir de manière certaine et échappant à tout mode d’interprétation équivoque la réalité d’un au-delà. En second lieu, si nous essayons de les retenir un moment pour vraisemblables, nous nous proposons d’en donner un éclairage à l’aune de nos principes. Car s’il est vrai que toute finitude, tout être particulier de la finitude, ont vocation à se dépasser et à s’arracher de leur finitude initiale, naturellement en quelque sorte, de par le choix libre et gratuit de l’Etre infini, alors il peut sembler possible que lors de situations extrêmes les premières manifestations de ce dépassement apparaissent.

Dans le cadre de cette hypothèse purement spéculative sur le plan métaphysique, il va de soi qu’elle ne nous semble pas avaliser l’idée d’un esprit radicalement étranger ou séparable d’un corps. Car, à l’aune de nos principes, l’âme est inséparable d’un corps, indissociable de ce dernier et tout dépassement envisageable sera un dépassement incarné, une nouvelle unité d’une âme et d’un corps de nature inconnue. Telle est notre conviction. Tout Etre est incarné, l’Etre infini lui-même, qui se manifeste toujours comme transcendance de manifestations librement choisies. Et de même concernant les créatures.

Ainsi, une fois encore, la réalité de l’Incarnation, que ce soit celle de l’Etre infini au sein de la finitude ou de l’incarnation ordinaire de tout être, à l’image même de celle de l’Etre infini, c’est-à-dire l’idée selon laquelle il n’y a pas d’âme sans corps, d’Etre sans transcendance d’une actualité par rapport à une potentialité, d’Etre sans possibilité de choix libres et donc contingents, est-elle la clef qui nous permet de comprendre tout ce qui est et de dévoiler le sens qu’éventuellement il enferme et manifeste.