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5118 NOUS SOMMES ENFANTS DE DIEU

Publié le 01/11/2025 à 08:06 par cafenetphilosophie Tags : sur gratuit mer vie moi saint amour monde chez homme enfants mode mort heureux dieu nature message pouvoir livre demain

Rubrique "Libres commentaires liturgiques, Année III". Suite du billet N°5112

 

Extrait de Commentaires philosophiques des textes de la liturgie catholique, Année III, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain dimanche 02 novembre.

 

 

Toussaint

 

 

 

TEXTES :

Livre de l'Apocalypse (7,2-4.9-14.) 

 

Puis j’ai vu un autre ange qui montait du côté où le soleil se lève, avec le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant ; d’une voix forte, il cria aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de faire du mal à la terre et à la mer : « Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. » Et j’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : ils étaient cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d’Israël.  Après cela, j’ai vu : et voici une foule immense,que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main.  Et ils s’écriaient d’une voix forte : « Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le Trône et à l’Agneau ! »  Tous les anges se tenaient debout autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants ; se jetant devant le Trône, face contre terre, ils se prosternèrent devant Dieu.  Et ils disaient : « Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! » L’un des Anciens prit alors la parole et me dit : « Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ? »  Je lui répondis : « Mon seigneur, toi, tu le sais. » Il me dit : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau. 



Première lettre de saint Jean (3,1-3) 


Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque met en lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.

 

 

Évangile selon saint Matthieu (5,1-12a) 


En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : 
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. 
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.  Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.  Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.  Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

 

 

COMMENTAIRE : 

 

 

« Nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues…Ils s’écriaient : Le salut appartient à notre Dieu » (Apocalypse) ; « dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté… quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est » (St Jean) ; « « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux…  Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (St Matthieu).

 

Ces extraits sont significatifs de la fête de la Toussaint. Comme son nom l’indique, il s’agit de fêter tous les saints. Nombre d’entre nous doivent se dire qu’ils n’en font pas partie à la fois parce qu’ils sont toujours vivants d’une part et que d’autre part ils ont conscience de ne pas appartenir à cette élite supposée des hommes pouvant être reconnus comme étant saints et dont ici ou là l’Eglise proclame tel ou tel de ses enfants comme l’étant effectivement au regard d’une vie jugée exemplaire et exceptionnelle. Pourtant, ce n’est nullement ce que disent les textes du jour.

 

En effet, qu’est-ce qu’un saint ? C’est d’abord un être qui a reconnu, accueilli et fait vivre la présence supposée de Dieu au sein de sa vie intérieure, présence qui a illuminé son comportement au cours de sa vie. Ce mode d’être ne caractérise pas nécessairement toute son existence mais pour le moins une période de sa vie qui précède sa mort terrestre. Pensons par exemple à la jeunesse turbulente et dissolue de St Augustin suivie par une conversion, un retournement intérieur qui en a fait un des interprètes les plus profonds du christianisme et qui a été proclamé saint par l’Église catholique. Bref, un saint incarne à un moment de son existence un « signe » de Dieu, de sa présence et témoigne de cette présence par son action au sein de ce monde. Le témoignage de cette présence ne concerne pas que des êtres d’exception sur le plan culturel, sur le plan d’œuvres de grande portée mais également des myriades d’hommes anonymes, modestes, inconnus pour toujours du grand public, mais dont l’influence et le rayonnement sur ceux qui les ont connus et côtoyés ont été considérables.

 

Platon, dans le « Banquet », examine les différentes formes de beauté, la beauté en général étant pour lui la manifestation sensible du sens ou du « Logos ». La beauté la plus apparente, la plus immédiate, la plus accessible est bien entendu la beauté physique. Mais au-dessus de cette beauté existe une forme de beauté supérieure, une beauté morale, non visible immédiatement, exigeant une perception des êtres moins superficielle. Pour le philosophe du grand siècle Grec, cette beauté morale se manifeste dès lors que les êtres concernés sont raisonnables, autrement dit lorsque chez eux « l’intelligence tient le gouvernail » et qu’en conséquence ils mènent, tant sur le plan de la vie privée que de la vie publique ou politique, une existence ordonnée, loin des désordres inspirés par les désirs et les passions incontrôlés. Ces personnes laissent de grands souvenirs auprès des gens qui les ont connus et une trace dans l’histoire si les circonstances les ont amenés à conduire une carrière politique.

 

Bien entendu, ces hommes raisonnables décrits par Platon ne se confondent pas avec les « saints » évoqués par les textes bibliques de ce jour. Certes, les personnes concernées sont éminemment honorables et leur influence positive incontestable. Cependant, leur témoignage, leur action, leur influence restent enfermés dans les limites étroites de la finitude. Le « saint » des textes bibliques témoigne des mêmes qualités, de la même aura, mais ces qualités et cette aura témoignent qui plus est d’une présence divine ou supposée telle, d’un lien avec un sens transcendant comme l’homme raisonnable de Platon, mais d’une transcendance personnelle et non purement rationnelle, d’une promesse de dépassement de la finitude, d’un sens qui n’est plus cantonné dans les étroites limites de cette finitude. Au-delà des exigences de la raison, se manifestent les exigences du « cœur », non pris au sens banalement affectif ou sentimental, mais au sens d’une expérience et d’une intuition intérieure transcendant la raison et à même de saisir l’intégralité du sens qui, pour de telles personnes, est d’essence religieuse, si on appelle « religieux », tout ce qui nous relie à une transcendance vivante, personnelle, porteuse d’une promesse d’accès à une forme de plénitude divine. De telles analyses permettent de mieux saisir la différence, selon les dires de Pascal, entre le Dieu des philosophes et le Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob.

 

Rappelons en effet la clef du message évangélique. Dieu s’est fait homme, a assumé la condition de la finitude tout en conservant sa plénitude afin que les hommes puissent accéder, s’ils en décident ainsi, à la nouvelle forme de plénitude introduite par l’Incarnation de Dieu au sein de la finitude, à savoir la plénitude sur le mode de la finitude.

 

Si nous accueillons ce message, si nous y adhérons, si nous nous comportons conformément à ce qu’inspire ce message, à savoir conformément à la nature de ce Dieu, conformément à l’Amour-agapè, à l’Amour gratuit, à l’amour qui n’attend pour s’exprimer aucune contrepartie, alors, d’ores et déjà nous sommes des « enfants de Dieu », d’ores et déjà nous sommes des « signes » vivants de sa présence, d’ores et déjà nous sommes des « saints ». Certes, nous ignorons ce que sera cette plénitude. Nous ne pouvons nous la représenter et l’évoquer que sur un mode humain, sur le mode de la finitude, sur un mode à vrai dire étranger à tout ce qui touche le dépassement des limites inhérentes à la finitude, et qui demeure irreprésentable et impensable ici et maintenant. Néanmoins, la joie et la paix intérieure qui nous habitent lorsqu’on se laisse envahir par l’Amour-agapè sont dès à présent une préfiguration de ce monde promis au-delà des horizons de notre finitude.