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3861 L'AMOUR-AGAPE EST SERVICE ET NON POUVOIR

Publié le 17/10/2021 à 06:18 par cafenetphilosophie Tags : gratuit sur vie moi amour saint homme mode mort création dieu nature message pouvoir livre demain

Rubrique "Libres commentaires liturgiques, Année II". Suite du billet N°3855.

 

Extrait de Commentaires philosophiques des textes de la liturgie catholique, Année II, A.Mendiri, Amazon, 08 €

 

 

Prochain billet demain lundi 18 octobre.

 

 

TEXTES :

 

Livre du prophète Isaïe(Is 53, 10-11)



Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur. S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira. Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.

 


Lettre aux Hébreux(He 4, 14-16)

 

 

Frères, en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi.     En effet, nous n’avons un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché.  Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.

 


Évangile selon saint Marc(Mc 10, 35-45)



En ce temps-là, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. »  Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »     Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. »     Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? »  Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. » Les dix autres, qui avaient entendu se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir.  Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

 

COMMENTAIRE :

 

« Par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira…la connaissance le comblera. » (Isaïe) ; « nous…avons…un grand prêtre… à notre ressemblance, excepté le péché. » (Lettre aux Hébreux) ; « vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé…les grands… font sentir leur pouvoir…Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur… le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (St Marc).

 


 « La connaissance le comblera » ; « nous avons …un grand prêtre à notre ressemblance, excepté le péché » ; « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude ». Ces trois citations extraites des textes proposés à notre réflexion illustrent parfaitement le titre que nous avons proposé comme thème central de la liturgie du jour. Le cœur du message chrétien est en effet la proclamation selon laquelle l’Amour-agapè, c’est-à-dire l’Amour gratuit, l’Amour qui veut du bien à autrui et à Dieu lui-même, l’Amour qui n’attend aucune contrepartie, est la clef de l’accès au bonheur, à la plénitude qui nous est promise et ce dans la mesure où Dieu lui-même selon St Jean est « Amour » ainsi conçu puisque librement et gratuitement il a fait advenir à l’Etre des Etres distincts de lui ou des créations et s’est incarné afin que ces dernières puissent accéder, si elles en décident ainsi, à une forme nouvelle de plénitude, à savoir la plénitude sur le mode de la finitude.

 

Cette « connaissance » nous comble, autrement dit répond à nos aspirations les plus profondes, les plus improbables, les plus apparemment impossibles, à savoir vaincre le « Mal », dépasser le stade de la finitude irréversible ou de la mort, accéder enfin à la plénitude divine elle-même, à celle introduite au sein de l’Etre par son incarnation. Dès lors apparaîtront dérisoires nos désirs centrés sur les seuls horizons de la finitude, nos désirs exacerbés et qui nous conduisent notamment à cette soif de pouvoir sur les autres, sur le cours des choses, nous donnant l’illusion que c’est là que se situe la clef du bonheur ici-bas, le seul qui compte dans l’esprit de la plupart des hommes puisque toute perspective d’un au-delà de la mort semble renvoyer à l’illusion par excellence et que l’Amour-Agapè traduit une forme de naïveté, d’irréalisme, voire de faiblesse par rapport aux dures réalités de la vie. Spontanément, à l’image de Calliclès, cet interlocuteur de Socrate dans le « Gorgias » de Platon, nous avons tendance à pousser la réalisation de nos désirs aussi loin que nos forces, notre intelligence, les circonstances nous le permettent. Cette fascination pour les seules perspectives ouvertes par la condition de la finitude constitue le « péché » par excellence, « péché » inspiré par ces désirs violents qui nous taraudent et qui nous poussent à vivre sans aucune limite, sans qu’aucune satisfaction ne puisse véritablement nous combler, les désirs humains étant semblable à ce fameux tonneau des Danaïdes, tonneau percé dans lequel nous nous croyons condamnés à verser en permanence du liquide afin de le remplir et de répondre à notre désir le plus haut, à savoir le sentiment d’une plénitude enfin atteinte, mais qui, comme l’horizon, demeure une ligne imaginaire qui recule sans cesse au fur et à mesure que nous avançons.

 

Cette plénitude rêvée est en effet inaccessible aux hommes aussi longtemps qu’ils restent enfermés dans les limites de la finitude. Par essence, par nature, la finitude ne saurait accéder à une condition qui dépasse ses frontières étroites. Mais ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. En s’incarnant, en assumant la condition de la finitude, la mort y comprise, tout en conservant sa plénitude, bref en étant tout à la fois « Fils de l’Homme » ou finitude et « Fils de Dieu » ou plénitude divine, le Dieu incarné introduit dans l’Etre une nouvelle forme de plénitude, accessible aux créatures par la médiation de sa grâce, plénitude qu’il partagera avec les êtres de finitude qui le voudront, qui feront « Alliance » avec lui, à savoir la plénitude sur le mode de la finitude.

 

C’est en ce sens que le Dieu incarné est le « grand prêtre », c’est-à-dire le médiateur ontologique entre la création et la condition divine, qu’il est à « notre ressemblance » puisqu’il est homme et donc finitude, mais excepté le « péché » puisqu’il ne doute pas en dépit de sa condition humaine et de ses limites de toutes sortes, du sens de sa mission et de la nécessité d’assumer jusqu’au bout, entièrement, la mort comprise la condition de la finitude afin de réaliser la promesse de faire accéder la création à sa plénitude divine elle-même.

 

C’est également en ce sens que le Dieu incarné n’est pas venu pour être servi mais pour servir, pour hisser la création au-delà de ses propres forces et que ce Dieu incarné « a donné sa vie en rançon de la multitude. » Il ne s’agit pas ici de magnifier la souffrance, de faire du masochisme une vertu malsaine. Il s’agit d’une exigence ontologique, puisque seule l’Incarnation, les épousailles libres et gratuite avec la condition de la finitude, avec tous les aspects de la finitude, pouvaient ainsi ouvrir la voie à l’émergence d’une nouvelle forme de plénitude, la plénitude sur le mode de la finitude, librement et gratuitement offerte aux créatures que nous sommes.

A.Mendiri