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Rubrique "Connaissance et Temps". Suite du billet N°3332.
Extrait de Philosophie pour tous, Tome II, A.Mendiri, Amazon, 09€
Prochain billet demain jeudi 14 mai.
Lors du dernier billet consacré à ce sujet, nous avancions l'hypothèse métaphysique selon laquelle la raison humaine n'était pas enfermée au sein des limites de la seule humanité. Cela signifiait que la raison était à même non seulement de transcender, c'est-à-dire de dépasser, les limites de notre corps et de nos capacités perceptives mais également de nous délivrer des informations qui n'expriment pas le seul point de vue relatif de l'espèce humaine.
Certes, cette affirmation n'est pas sans soulever des problèmes philosophiques complexes. La confiance accordée à la raison humaine a pour source essentielle les résultats féconds de son activité. En tout premier lieu, nous faisons allusion à ses activités mathématiques. A l'image de tous les grands philosophes rationalistes qui se sont succédé depuis les premiers pas de cette discipline en Grèce vers le V° siècle av. JC, il paraît difficile de penser que les propriétés des figures géométriques par exemple, bref de toutes les formes envisageables, ne soient pas objectives et pas seulement relatives à une forme contrainte de subjectivité humaine, dépendant des propriétés particulières de la pensée propre à cette espèce.
Il en va de même quant au rôle de la pensée rationnelle concernant les sciences de la nature, sciences expérimentales et sciences appelées à juste titre sciences exactes. Certes, la pensée rationnelle ne se dévoile pas par elle-même, en s'appuyant sur son seul recours, les lois de la nature. Elle se contente d'imaginer des hypothèses et des procédés de vérification expérimentale permettant de valider ou non ses hypothèses. Certes encore, nous savons combien le savoir ainsi acquis demeure provisoire, tant il est vrai que ce savoir ne vaut que relativement à certains moyens expérimentaux et par rapport à un niveau de la réalité ayant fait l'objet d'investigations. Certes enfin, nous n'ignorons pas que les théories écrites et imaginées par la pensée rationnelle ne sont peut-être et même vraisemblablement que des manières humaines d'interpréter le réel. Pourtant, s'il est vrai que le modèle atomique tel que nous le concevons ne correspond peut-être pas au réel tel qu'il est, et qu'en somme il n'y a pas d'atomes tels que la théorie le prévoit, il n'en reste pas moins incontestable que ce modèle, aussi imparfait soit-il, conduit à d'impressionnantes applications pratiques, bref à de puissantes possibilités d'utilisation et de maîtrise de la nature. Songeons simplement aux centrales nucléaires civiles et aux terribles armes thermonucléaires à même de détruire notre planète. Or, ces réalisations technologiques s'avèreraient impossibles sans le savoir théorique sur la composition atomique de la matière, même si ce savoir théorique tout en étant nécessaire n'est pas suffisant et fait appel à des savoirs faire pratiques complémentaires.
Face à de tels constats, difficile de conclure que la pensée rationnelle n'est pas capable de nous dire quelque chose sur le réel, ne serait-ce que de manière analogique, une analogie étant un procédé logique établissant des ressemblances entre des réalités différentes. En somme, entre nos théories et le réel, il n'y a peut-être pas identité mais il existe à coup sûr des ressemblances structurelles autorisant les succès dont nous avons fait état.
Mais en même temps, difficile d'écarter des faits apparemment encombrants eu égard à ces affirmations. En effet, la pensée rationnelle en question n'apparaît que lorsque le cerveau de l'homme atteint un degré suffisant de complexité et à vrai dire un degré infiniment plus élaboré que toutes les autres espèces connues à ce jour. Rappelons une fois encore que le cerveau de l'homme moderne possèderait 100 milliards de neurones, chaque neurone établissant des myriades de relations avec d'autres neurones alors que l'espèce possédant le système nerveux et cérébral le plus élaboré après nous, à savoir les diverses familles de chimpanzés, n'en possèderaient que neuf milliards.
Il n'en reste pas moins vrai que ces faits soulèvent deux difficultés. La première d'entre elles, c'est que le cerveau humain est le résultat de millions d'années d'évolution aléatoires, contingentes, c'est-à-dire non nécessaires. Autrement dit, notre cerveau ainsi que notre corps en général auraient pu ne pas apparaître ou bien être configurés de manière tout autre. En second lieu, comment une structure biologique ou naturelle finie, limitée, quelle que soit sa complexité, permet-elle de faire émerger des capacités telle que ce que nous désignons comme étant la pensée et permettant de "se libérer des limites du corps" sur le plan de la connaissance et de la maîtrise technique de l'environnement?
Ces deux questions d'ordre métaphysique, c'est-à-dire des questions portant sur la nature intime du réel, peuvent recevoir un début de réponse tout en laissant en suspens une autre question métaphysique fondamentale. Un début de réponse, en ce sens qu'il est peut-être possible de supposer que l'apparition de capacités de recul par rapport au réel perçu et d'imagination d'un réel possible par comparaison ou opposition avec ce réel perçu, bref ce que nous appelons la pensée, suppose non pas une seule structure biologique envisageable mais simplement, si l'on peut dire, un degré de complexité des structures contingentes ainsi façonnées par des millions d'années d'évolution aléatoires.
Reste à répondre à la question métaphysique qui surgit et qui concerne ce qu'il convient d'appeler la possibilité d'émergence de propriétés nouvelles en fonction de la complexité des structures se mettant en place et surtout à l'origine et au fondement de ces possibilités d'émergence du nouveau. C'est à cette question que nous tenterons d'apporter quelques éclairages prochainement.
A.Mendiri