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3155 LA RESURRECTION OUVRE SUR UN MONDE NOUVEAU

Publié le 10/11/2019 à 06:05 par cafenetphilosophie Tags : center sur bonne course vie monde homme chez saint enfants femme mort dieu demain nature message soi livre pouvoir

 

Rubrique "Libres commentaires liturgiques". Suite du billet N°3148.

 

 

Extrait de "Commentaires philosophiques des textes de la liturgie catholique, Année 3, A.Mendiri, Amazon.

 

 

Prochain billet demain lundi 11 novembre.

 

 

 

Deuxième livre des Maccabées (7,1-2.9-14)

 En ces jours-là, sept frères avaient été arrêtés avec leur mère. À coups de fouet et de nerf de bœuf, le roi Antiocos voulut les contraindre à manger du porc, viande interdite. L’un d’eux se fit leur porte-parole et déclara : « Que cherches-tu à savoir de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de transgresser les lois de nos pères. »  Au moment de rendre le dernier soupir, il dit : « Tu es un scélérat, toi qui nous arraches à cette vie présente, mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois, le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle. »  Après cela, le troisième fut mis à la torture. Il tendit la langue aussitôt qu’on le lui ordonna et il présenta les mains avec intrépidité, en déclarant avec noblesse : « C’est du Ciel que je tiens ces membres, mais à cause de ses lois je les méprise, et c’est par lui que j’espère les retrouver. » Le roi et sa suite furent frappés de la grandeur d’âme de ce jeune homme, qui comptait pour rien les souffrances. Lorsque celui-ci fut mort, le quatrième frère fut soumis aux mêmes sévices.  Sur le point d’expirer, il parla ainsi : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. »

 

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens (2,16-17.3,1-5)

 

Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a pour toujours, donné réconfort et bonne espérance par sa grâce, réconfortent vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien.  Priez aussi pour nous, frères, afin que la parole du Seigneur poursuive sa course, et que, partout, on lui rende gloire comme chez vous.  Priez pour que nous échappions aux gens pervers et mauvais, car tout le monde n’a pas la foi.  Le Seigneur, lui, est fidèle : il vous affermira et vous protégera du Mal.  Et, dans le Seigneur, nous avons toute confiance en vous : vous faites et continuerez à faire ce que nous vous ordonnons.  Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ.

 

Évangile selon saint (Luc 20,27-38)

 En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère. Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »

 

COMMENTAIRE :

 

 « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu » (Livre des Macchabées) ; « Que notre Seigneur… et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a pour toujours, donné réconfort et bonne espérance par sa grâce, réconfortent vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien » (St Paul) ; « « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir :  ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. » (St Luc).

Ces extraits évoquent la perspective de la mort pour les croyants et surtout le statut des hommes dans l’au-delà espéré de cette mort, ce qui est fort rare. Comme nous le savons, la mort est la seule certitude empirique que nous ayons, même si, affectivement, inconsciemment, dit Freud, nous n’y croyons pas. Mais puisque nous sommes des « êtres pour la mort » comme le proclame à juste titre Heidegger, il va de soi qu’une existence authentique doit avoir conscience en permanence de cette vérité et se comporter en fonction de cette échéance qui peut survenir à n’importe quel moment. Car, même lorsque nous en fuyons l’idée, notre manière d’envisager la vie, nos entreprises, nos projets et in fine le sens que l’on donne à ce passage éphémère sur notre planète, en dépendent.

Ceux qui pensent, comme l’évidence et le bon sens semblent l’attester, que la mort est une fin irréversible et que nous retournons au non-être qui était notre lot avant notre naissance ou plus précisément avant notre conception, auront tendance à estimer que d’un point de vue métaphysique, la vie in fine est absurde, dépourvue de raison et que toute espérance, autrement dit cette confiance aveugle et sans raison précise dans ce qui vient, totalement vaine et illusoire.

 

Dans cette perspective, les leçons du philosophe Epicure prennent tout leur sens. Il nous faut accueillir chaque instant en en saisissant toutes les occasions de satisfactions qui nous sont offertes, mais sans excès afin de nous préserver des effets nocifs de ces derniers, et ce, sans penser à la mort, pensée qui nous trouble inutilement, puisque « quand la mort n’est pas là, nous sommes là, et quand la mort est là, nous ne sommes plus là ».

Cependant une telle conception se heurte à plusieurs objections ou limites. Elle est source de frustrations, puisque la raison doit veiller, soupeser les satisfactions auxquelles nous pouvons donner suite, et fait appel à des limitations ou des efforts qui nous rappellent la fragilité de notre condition. Or, la soif de vie qui anime tout être et plus particulièrement tout homme qui connaît le tragique de sa condition et qui ne possède pas les limites naturelles ou les instincts propres aux autres espèces animales, le conduise à vouloir tomber dans l’ « hubris » des Grecs, dans cette démesure qui rejoint dans une certaine mesure le « divertissement » cher à Pascal et qui avait précisément pour objet d’oublier l’horizon inévitable de nos vies tout en profitant le plus possible de toutes les opportunités offertes par la vie et ce, précisément, parce que ignorants du moment où la mort va survenir, inutile comme le préconise Epicure de ménager l’avenir et les effets de nos excès.

De manière illusoire ou non, le message religieux s’élève contre cette manière d’envisager les choses. Rappelons que par définition la démarche religieuse est censée nous « relier » à un sens, un « Logos », une transcendance, c’est-à-dire un sens qui nous dépasse et dont nous ne sommes pas les auteurs et qui nous habiterait. Certes le dévoilement de ce sens exige une quête, comme toute activité d’ordre culturel. Le dévoilement de ce sens justifie la distinction entre la « chair », cette unité indissociable du corps et de l’âme repliée ou réduite à elle-même, et l’esprit, cette unité indissociable du corps et de l’âme mais reliée à ce qui la dépasse et qui l’habite néanmoins au sein de sa vie intérieure et qui fait l’objet d’une expérience spirituelle.

Cette saisie du sens ne saurait s’effectuer par la médiation de la seule raison mais la raison doit pouvoir avoir l’humilité de se dépasser par ce que Pascal appelait le « cœur », autrement dit cette intuition qui saisit le sens au sein d’un vécu intérieur, saisie qui se situe au-delà des mots, au-delà des raisonnements, au-delà du bon sens pratique. C’est cette saisie du sens ainsi comprise qui est la source de l’espérance, cette confiance indéfectible dans ce qui vient.

Certes, cette saisie du sens ne saurait nous amener à comprendre et à nous représenter un horizon qui dépasse le nôtre, nos capacités intellectuelles et perceptives, qui reste étranger à notre monde. Nous avons déjà des difficultés, pour ne pas dire des impossibilités, pour concevoir l’avenir concernant ce monde ci. A plus forte raison à propos d’un monde hypothétique qui dépasse le nôtre, qui est à ce titre de nature différente du nôtre. N’oublions pas que la résurrection promise, annoncée, n’est nullement un retour en arrière, une nouvelle vie semblable à celle que nous avons connue mais autre chose de radicalement différent, étranger à ce monde et à nos représentations et ce, précisément parce qu’il s’agit d’un dépassement, d’une vie qui se prolonge en accédant à un statut ontologique tout autre même s’il conserve à sa manière ce qui est dépassé. Tel est le sens de la réponse du Christ aux sadducéens, ceux qui nient la résurrection, dans l’Evangile du jour.

A.Mendiri