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1861 LA ROYAUTE DU CHRIST N'EST PAS DE CE MONDE

Publié le 20/11/2016 à 06:17 par cafenetphilosophie Tags : vie moi monde homme amour mort mode création dieu nature soi livre gratuit pouvoir

 

 

Rubrique "Libres commentaires liturgiques"

 

Prochain billet demain lundi 21 novembre.

 

 

 

 

 

 

TEXTES :

 

Deuxième livre de Samuel (5,1-3)

 

 Alors toutes les tribus d’Israël vinrent trouver David à Hébron et lui dirent : « Vois ! Nous sommes de tes os et de ta chair. Dans le passé déjà, quand Saül était notre roi, c’est toi qui menais Israël en campagne et le ramenais, et le Seigneur t’a dit : “Tu seras le berger d’Israël mon peuple, tu seras le chef d’Israël.” »  Ainsi, tous les anciens d’Israël vinrent trouver le roi à Hébron. Le roi David fit alliance avec eux, à Hébron, devant le Seigneur. Ils donnèrent l’onction à David

 

 

 

Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens (1,12-20)

 

 

 

Vous rendrez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière.  Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé :  en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature : en lui, tout fut créé, dans le ciel et sur la terre. Les êtres visibles et invisibles, Puissances, Principautés, Souverainetés, Dominations, tout est créé par lui et pour lui. Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui. Il est aussi la tête du corps, la tête de l’Église :c’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté.  Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel.

 

 

 

Évangile selon saint Luc (23,35-43)

 

Le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. » L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

 

 

 

 

 

 

 

COMMENTAIRE :

 

« Tu seras le berger d’Israël mon peuple » (Samuel) ; « Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui…Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude. » (St Paul) ; « Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! ». (St Luc).

 

Les extraits liturgiques de ce jour sont éminemment de nature théologique. St Paul rappelle en deux affirmations essentielles le statut ontologique du Christ. Le Christ ne se réduit pas à Jésus de Nazareth. Car il est censé être à la fois entièrement homme ou « Fils de l’homme » et entièrement Dieu ou « Fils de Dieu ». Autrement dit, le Christ se présente comme étant le Dieu incarné, Dieu qui a assumé la condition de la finitude, qui s’est fait finitude tout en conservant sa plénitude divine afin que la finitude ou la création puisse accéder à la plénitude divine ou plus précisément à cette nouvelle forme de plénitude, la plénitude sur le mode de la finitude qui découle de l’Incarnation de Dieu au sein de cette finitude.

 

Car il va de soi que par essence la finitude suppose des limites spatiales et temporelles infranchissables. Pour que la finitude dépasse ou surmonte ses limites naturelles et essentielles, faut-il encore qu’elle puisse changer de nature. Or, elle ne possède pas les ressources ontologiques qui lui permettraient un tel dépassement. Par ailleurs, elle ne saurait se confondre avec l’Etre infini ou absolu, ce qui n’aurait pas de sens. Dès lors, seule la possibilité d’accéder à cette nouvelle forme de plénitude, la plénitude sur le mode de la finitude, issue de l’Incarnation divine, rend possible et intelligible le dépassement des limites de la finitude et ce sur le modèle du Dieu incarné, du Christ et du Christ ressuscité, témoignage par excellence de la finitude surmontable et surmontable sur un mode divin, sur un mode de plénitude.

 

Seulement, le processus d’Incarnation n’émerge pas avec la naissance du Christ, avec son apparition au sein du monde humain à une époque déterminée de l’histoire des hommes. Cette naissance n’est jamais que l’aboutissement d’une longue genèse du processus d’Incarnation. Le Dieu incarné, le Dieu décidant librement et gratuitement d’assumer la finitude issue elle-même d’une libre et gratuite décision divine de faire émerger à l’Etre la création ou la finitude est donc le Dieu au sein duquel surgit d’abord et subsiste ensuite cette création car un Etre de finitude ne possède pas par essence ni la possibilité de venir à l’Etre ni de se maintenir à l’Etre.

 

Non seulement l’Etre de la création surgit librement et gratuitement de Dieu mais cet Etre, afin d’Etre réellement un Etre et non une simple modalité d’Etre de l’Etre infini, de l’Etre source et fondement de toutes choses, s’avère, comme tout Etre, libre par excellence. Si sa venue à l’Etre et son maintien à l’Etre ne tiennent pas à ses ressources ontologiques limitées, en revanche son destin d’Etre est entre ses mains puisqu’il lui appartient d’accueillir et de -se conformer le mieux possible à la nature de ce Dieu incarné, autrement dit à l’Amour-Agapè, l’Amour gratuit, l’Amour qui n’attend aucune contrepartie, afin d’accéder ou de partager cette nouvelle forme de plénitude, la plénitude sur le mode de la finitude. Mais il peut également, dans sa liberté d’Etre à part entière, refuser cette perspective, ne lui accorder aucun crédit, ne pas faire confiance dans la parole qui lui offre et lui promet cette perspective, en se repliant sur ses seules limites ou horizons de finitude, autrement dit en ne répondant qu’à l’appel de la « chair », à cette violente force de vie qui est en lui et qui l’appelle à n’avoir pour seul projet que les satisfactions du monde de la finitude, bref à commettre le « péché » par excellence.

 

 

 

Ce projet divin est un choix de toujours, un choix découlant de sa nature librement choisie d’être Amour et Amour infini. Dès lors, ce Dieu incarné est présent au sein de la finitude depuis son émergence à l’Etre. Ce projet connaîtra une longue genèse, celle-là même de la finitude ou de la création. L’irruption historique du Christ est un épanouissement de ce processus mais non son terme. Car ce n’est qu’à l’issue de la genèse de la création façonnant le visage de sa liberté propre que le Dieu incarné permettra aux créatures qui acceptent de s’allier avec lui d’accéder à la nouvelle forme de plénitude.

 

L’Incarnation supposait que ce Dieu tout-puissant se fasse librement et gratuitement tout petit ou impuissance, épouse pleinement la condition de la finitude, la mort comprise. Dès lors, sur la croix, ce Dieu-là ne saurait fuir cette condition. C’est la condition de la Rédemption, du salut des créatures, ce salut consistant précisément à sauver celles-ci de la finitude et de ses limites, et de leur éventuel et libre accès à la plénitude divine.

A. Mendiri