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Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour :
27.11.2025
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Rubrique "Libres commentaires liturgiques"
Prochain billet demain lundi 29 août.
TEXTES :
Livre de Sirac le sage (3,17-18.20.28-29)
Mon fils, accomplis toute chose dans l'humilité, et tu seras aimé plus qu'un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur. Grande est la puissance du Seigneur, et les humbles lui rendent gloire. La condition de l'orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. Qui est sensé médite les maximes de la sagesse ; l'idéal du sage, c'est une oreille qui écoute.
Lettre aux Hébreux (12,18-19.22-24a)
Vous n'êtes pas venus vers une réalité palpable, embrasée par le feu, comme la montagne du Sinaï : pas d'obscurité, de ténèbres ni d'ouragan, pas de son de trompettes ni de paroles prononcées par cette voix que les fils d'Israël demandèrent à ne plus entendre. Mais vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des myriades d'anges en fête et vers l'assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous, et vers les esprits des justes amenés à la perfection. Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d'une alliance nouvelle, et vers le sang de l'aspersion, son sang qui parle plus fort que celui d'Abel.
Evangile selon St Luc (14,1.7-14)
Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d'un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l'observaient. Jésus dit une parabole aux invités lorsqu'il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu'un t'invite à des noces, ne va pas t'installer à la première place, de peur qu'il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : "Cède-lui ta place" ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t'a invité, il te dira : "Mon ami, avance plus haut", et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. En effet, quiconque s'élève sera abaissé ; et qui s'abaisse sera élevé. » Jésus disait aussi à celui qui l'avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l'invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; heureuxseras-tu, parce qu'ils n'ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
COMMENTAIRE :
« …accomplis toute chose dans l'humilité… l'idéal du sage, c'est une oreille qui écoute » (Livre de Sirac le sage) ; « Vous n'êtes pas venus vers une réalité palpable…. Vous êtes venus vers Dieu… vers Jésus, le médiateur d'une alliance nouvelle » (Lettre aux Hébreux) ; « quiconque s'élève sera abaissé ; et qui s'abaisse sera élevé… invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles … parce qu'ils n'ont rien à te donner en retour » (St Luc).
Pour la philosophie grecque du grand siècle (V° siècle av. JC), le sage est celui chez qui « la raison tient le gouvernail » (Platon). Car les sentiments, les passions, les désirs ne sont certes pas condamnables en eux-mêmes, mais laissés à eux-mêmes, ils peuvent conduire aux pires errements, aux pires excès, éloignant l’homme de son Bien. L’ordre naturel des choses veut que les désirs soient soumis aux sentiments et les sentiments à la raison, non à la raison consistant à être rationnel, c’est-à-dire efficace dans l’action, la raison comme simple moyen au service des désirs ou des passions, mais la raison qui permet d’être raisonnable, qui fixe les fins de l’action humaine, qui fuit l’ « hubris » c’est-à-dire la démesure, qui examine de manière critique sentiments et désirs pour mesurer si ces derniers sont à même de faire non pas ce qui nous plait mais ce que l’on veut, c’est-à-dire notre Bien.
Or les textes de ce jour évoquent la sagesse mais un autre type de sagesse que celle conçue par les Grecs. Ce n’est pas la raison qui est mise en avant, mais l’expérience spirituelle, l’expérience intérieure qui nous met en relation avec la présence du sens, la présence d’une transcendance censée non seulement nous éclairer sur le sens des choses mais entrainer un mode de comportement. Il en va de même concernant la raison platonicienne à ceci près que celle-ci nous fixe de tels objectifs dans le cadre de la seule finitude, dans le cadre des horizons forcément limités de cette finitude.
Mais au-dessus de la raison, il y aurait une faculté que les textes bibliques nomment l’Esprit et qui nous permettrait d’entrer en relation avec la transcendance d’un Dieu personnel communiquant avec notre singularité unique. Tout homme possède en lui cette potentialité. Mais il lui appartient de la faire vivre, de l’actualiser, de se « mettre à l’écoute ». Telle serait la sagesse de nature religieuse et pas seulement philosophique, la sagesse qui découle de l’écoute de cette parole intérieure qui est en nous et qui ne serait pas nous ou plus précisément infiniment plus que nous.
Cette démarche exige « beaucoup d’humilité ». D’abord parce qu’elle consiste à admettre les limites de la raison humaine, parce qu’elle présuppose des réalités se situant au-delà du bon sens et des certitudes empiriques ou « palpables ». Cette démarche renouvelle chaque fois qu’elle est choisie, une « Alliance » avec un au-delà de l’homme, un au-delà de notre finitude, un au-delà de notre seule raison, un au-delà de ce que l’on est à même de comprendre. N’oublions jamais que, conformément à la forte parole de St Paul, que c’est « folie de croire ». Or précisément la « folie » est la négation de la raison, de ses préceptes, de ses conseils, de ses conclusions. Pourtant, cette humilité intellectuelle, cet « abaissement » de notre raison orgueilleuse conduit à nous « élever » spirituellement, à accueillir des horizons nouveaux, des perspectives nouvelles, nous conduit à des dépassements sans commune mesure avec ceux que nous insuffle la seule raison. Car celle-ci nous enseigne que la finitude est notre seul horizon et que nous n’avons rien à espérer ou attendre en-dehors des frontières de cette finitude. De ce point de vue la raison repliée sur elle-même, fermée à tout ce qui la dépasse est la source même du péché, non pas le péché conçu comme une faute morale comme le croient nombre de gens, mais conçu comme ce qui enferme dans les seuls horizons de la finitude et qui limite la manifestation du sens à ces seuls horizons.
En revanche l’Esprit qui s’ouvre à l’au-delà des seules ressources humaines s’ouvre à un sens qui ne connaît plus aucune limitation, qui dépasse tout ce qui remet en cause ce que nous appelons le « Bien », qui nous élève à une condition plus haute puisqu’il suscite en nous un nouveau désir, celui d’imiter la nature même de cette transcendance, autrement dit l’Amour-agapè, l’Amour gratuit, l’Amour qui veut du « Bien » à autrui sans l’attente d’une quelconque contrepartie. Ce nouveau type de désir profondément enraciné dans le dévoilement et la présence de la transcendance n’est rien d’autre que la charité, cette démarche qui ne consiste pas comme là encore le croient la plupart, à distribuer une part de ses surplus aux pauvres pour se donner bonne conscience, mais qui consiste à être irrigué, habité par l’Amour gratuit, l’Amour-agapè, l’Amour indissociable de l’espérance, cette confiance aveugle en ce qui vient, indissociable de cette expérience intérieure difficile car en proie aux doutes suscités par le bon sens et qu’on appelle la foi.
A. Mendiri