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Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour :
28.12.2025
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Rubrique "Libres commentaires liturgiques"
Prochain billet demain mardi 16 août
TEXTES :
Apocalypse (11,19;12,1-6.10)
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Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s'ouvrit, et l'arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire ; et il y eut des éclairs, des fracas, des coups de tonnerre, un tremblement de terre et une forte grêle. Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d'un enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l'enfant dès sa naissance. Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L'enfant fut enlevé jusqu'auprès de Dieu et de son Trône, et la Femme s'enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place, pour qu'elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Alors j'entendis dans le ciel une voix forte, qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ! Car il est rejeté, l'accusateur de nos frères, lui qui les accusait, jour et nuit, devant notre Dieu.
Lettre de St Paul aux Corinthiens (15,20-27a)
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Mais non ! Le Christ est ressuscité d'entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Car, la mort étant venue par un homme, c'est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c'est dans le Christ que tous recevront la vie, mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. Car c'est lui qui doit régner jusqu'au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c'est la mort, car il a tout mis sous ses pieds.
Evangile selon St Luc (1,39-56)
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En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D'où m'est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.» Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s'est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et sa descendance à jamais. » Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.
COMMENTAIRE :
« L'arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire… Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme… enceinte…« Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! » (Apocalypse) ; « la mort étant venue par un homme, c'est par un homme aussi que vient la résurrection des morts… le dernier ennemi qui sera anéanti, c'est la mort » (St Paul) ; « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni… Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (St Luc)
La place de Marie au sein de la conception chrétienne du monde et du destin de la création et en premier lieu de l’homme, n’est pas sans poser problème. Certains reprochent à la branche catholique du christianisme de lui accorder une trop grande place, d’en faire en quelque sorte une sorte de déesse féminine. Il faut bien reconnaître que bien des excès de dévotion de la part de nombre de fidèles sans compter celles de clercs contribuent largement à ce sentiment.
Pourtant une compréhension critique et approfondie de la doctrine chrétienne lui donne légitimement une place de choix tout en la cantonnant dans un registre humain. Afin de saisir pleinement la nature, le rôle, la place de Marie et le statut de sa « virginité », il convient tout d’abord de rappeler le sens de ce que l’on désigne comme étant le mystère de l’Incarnation.
Peu importe ici de savoir si les analyses qui vont suivre sont une pure construction théologique humaine, sans vérité avérée, ou bien correspondent au contraire à des exigences ontologiques effectives. Car il s’agit dans l’immédiat de mettre en évidence la cohérence et la rigueur de ce discours théologique, cohérence et rigueur sans doute très éloignées des manifestations de piété mariale parfois, sinon souvent, déplacées.
Comme la plupart des religions, le christianisme proclame l’existence d’un sens transcendant et d’une possibilité de se relier intérieurement à ce sens et de s’en dévoiler, de manière nécessairement humaine, le message et le contenu. Comme toute religion, le christianisme constitue un optimisme ontologique fondamental consistant à affirmer que, contrairement aux apparences, contrairement à ce que semblent nous enseigner le bon sens et l’expérience ordinaire de la vie, le « Bien », ce qui est vécu et jugé positif dans l’Etre, triomphera in fine sur le « Mal », sur les imperfections, les injustices, le terme apparemment inéluctable de la finitude. C’est pour cela qu’il est si difficile de croire et d’admettre ce message. C’est pour cela que c’est, dira St Paul, « folie de croire ».
Bref, le christianisme nous promet un au-delà de la mort, un franchissement des frontières de la finitude. Cela, d’un point de vue religieux, n’est guère original. De manière plus spécifique, le christianisme prétend que la vocation de l’homme consiste, au-delà de cette perpétuation de la vie sous d’autres formes, de partager la plénitude divine elle-même. Franchir les frontières de la finitude et devenir semblable à un absolu qu’on appelle Dieu semblent au premier abord deux incongruités de taille.
Comment cela est-il possible d’un point de vue rationnel ? L’originalité du christianisme consiste à apporter une réponse à ces deux questions. Il est vrai que par essence, par nature, la création ou la finitude ne saurait trouver en elle-même les ressources ontologiques autorisant le franchissement de ses frontières et qui plus est d’atteindre une plénitude d’existence étrangère à sa nature et ce par définition.
Pour que cela soit envisageable de manière intelligible, il faut que cet absolu, Dieu en un mot, assume la finitude, se fasse finitude sans pour autant renoncer ou quitter sa nature profonde de plénitude, la plénitude désignant le plus haut degré d’Etre concevable, degré d’Etre qui est le propre par définition d’un Etre infini. Bref, il faut que Dieu s’incarne. A ce titre, il n’est pas excessif de considérer que l’Incarnation est la clef de compréhension du message chrétien. C’est en effet l’Incarnation qui conduit à la Résurrection du Dieu incarné, manifestation de sa nature transcendant, dépassant la finitude et témoignant qu’un être appartenant à la finitude peut désormais dépasser, transcender celle-ci.
Cependant, l’Incarnation de Dieu suppose au préalable un accueil libre de la part de la création et en premier lieu de l’humanité, seule à même de se poser ce type de questions sur le sens des choses et d’en avoir conscience. Car si Dieu ou l’absolu peut faire intrusion au sein de la création, transformer sa nature initiale sans l’aval de cette dernière, cela reviendrait à nier sa liberté propre, son identité propre, sa réelle distinction avec l’absolu. Autrement dit il n’y aurait plus une création distincte de Dieu. La notion de création serait dénuée de sens et nous nous situerions dans le cadre d’une pensée panthéiste pour laquelle tout est Dieu.
Il faut donc que la création par l’intermédiaire de l’homme et plus particulièrement par l’intermédiaire de la femme destinée à donner naissance à cet enfant-Dieu, à cet enfant entièrement homme mais en même temps entièrement Dieu, bref à ce que nous appelons le Christ, accepte, dise OUI à cette Incarnation. C’est en ce sens que cette jeune fille de Palestine appelée Marie joue un rôle capital, puisque grâce à l’Incarnation divine, le « Bien » pourra avoir le dernier mot sur le « Mal », sur la mort, bref fera que l’homme et la création seront sauvés c’est-à-dire délivrés du « Mal » et en conséquence il n’est pas excessif d’un point de vue théologique de proclamer que cette femme, que Marie, est co-rédemptrice de la création, si nous appelons Rédemption la possibilité ontologique de surmonter le « Mal ».
Certes, conformément au respect de l’identité de la création, le Christ, qui est d’abord « Fils de l’homme », entièrement homme, supposera à cet effet un mode de venue au monde respectant les lois naturelles de la création avec par conséquent une mère et un père humains. Mais le Christ est également entièrement Dieu. Cette nature échappe évidemment aux capacités ontologiques de la création ou de la finitude. D’où la nécessaire intervention de Dieu, de l’Esprit Saint dans les Evangiles, afin d’introduire en cet homme la nature divine, étant donné que cette nature divine ne s’ajoute pas à sa nature humaine mais devient inhérente à celle-ci, fait corps avec celle-ci. L’Esprit-Saint est à ce titre le père spirituel ou la source de la nature divine de cet enfant et Marie, qui porte et donne naissance à cet enfant, la mère spirituelle de cet enfant-Dieu. C’est à ce titre que Marie est vierge et perpétuellement vierge puisqu’elle est la seule médiation humaine de cet enfant-Dieu.
Ajoutons que Marie, jeune fille modeste de Palestine, n’avait sans doute pas saisi le sens profond de ce mystère, son caractère déroutant consistant à devenir la source humaine d’un être à la fois homme et Dieu, comme en témoigne la scène de la présentation au Temple face au vieux Siméon qui interloque Marie et Joseph en leur proclamant la nature divine de Jésus. Mais le « Oui » de Marie en a d’autant plus de valeur, puisqu’il témoigne d’une confiance sans bornes, d’une confiance aveugle en la parole divine, en cette intuition intérieure et mystérieuse qui lui fait pressentir l’importance de son accueil, de son acceptation en dépit des obscurités que cette sollicitation divine comporte. De ce point de vue, Marie, comme le fut Abraham acceptant l’idée du sacrifice de son fils unique, est un modèle de foi.
A. Mendiri