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Rubrique "Libres commentaires liturgiques".
Prochain billet demain lundi 28 septembre.
TEXTES :
Livre des Nombres »(Nb 11, 25-29)
En ces jours-là,     le Seigneur descendit dans la nuée
 pour parler avec Moïse. Il prit une part de l’esprit qui reposait sur celui-ci, et le mit sur les 70 anciens.
 Dès que l’esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser, mais cela ne dura pas.     Or, deux hommes étaient restés dans le camp ; l’un s’appelait Eldad, et l’autre Médad. L’esprit reposa sur eux ; eux aussi avaient été choisis,
 mais ils ne s’étaient pas rendus à la Tente, et c’est dans le camp qu’ils se mirent à prophétiser.     Un jeune homme courut annoncer à Moïse : « Eldad et Médad prophétisent dans le camp ! »     Josué, fils de Noun, auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole : « Moïse, mon maître, arrête-les ! »     Mais Moïse lui dit : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple
 un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! »
 Lettre de saint Jacques(Jc 5, 1-6)
Vous autres, maintenant, les riches ! Pleurez, lamentez-vous
 sur les malheurs qui vous attendent. Vos richesses sont  pourries, vos vêtements sont mangés des mites,     votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille sera un  témoignage contre vous, elle dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des richesses, alors que nous sommes dans les derniers jours !     Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont moissonné vos champs,
 le voici qui crie, et les clameurs des moissonneurs
 sont parvenues aux oreilles du Seigneur de l’univers.     Vous avez mené sur terre une vie de luxe et de délices, et vous vous êtes rassasiés au jour du massacre.     Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il vous oppose de résistance.
   Évangile  selon saint Marc(Mc 9, 38-43.45.47-48)
En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi
une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »
COMMENTAIRES :
Avant toutes choses, il convient de rappeler ce que les textes bibliques désignent par l’Esprit. Contrairement à ce que nombre de personnes pensent communément, il ne s’agit pas d’un équivalent de l’âme qui se distinguerait voire s’opposerait au corps. Cette distinction et cette opposition entre l’âme et le corps sont d’origine platonicienne voire augustinienne dans la mesure où la pensée de St Augustin a été profondément influencée par Platon. L’Esprit, dans les textes bibliques s’oppose à la chair. Bien entendu chair et Esprit ne sont pas des synonymes du corps et de l’âme. Ce sont des notions propres à la culture juive et sans rapport à cette distinction propre à la philosophie grecque et rationaliste. La chair définit l’homme total, corps et âme, replié sur la seule condition de la finitude, coupée de Dieu ou non préoccupée ou même indifférente à ces considérations qui ont trait à la transcendance. L’Esprit renvoie à l’homme total, corps et âme, mais se reliant à la transcendance, habité par elle, l’accueillant, se mettant à son écoute. Bref, si ce lien avec la transcendance définit la démarche religieuse, l’Esprit constitue par excellence l’homme religieux. Remarquons d’ailleurs que les textes bibliques ne condamnent pas la chair en elle-même, c’est-à-dire ce qui renvoie à la condition humaine en tant qu’être de finitude, mais seulement lorsque celle-ci se replie sur les frontières étroites et exclusives de cette finitude.
C’est ainsi que celui qui est habité par l’Esprit prend conscience de l’inanité des biens terrestres, non en eux-mêmes mais lorsqu’ils sont absolutisés. Car ce caractère absolu des biens terrestres et de la condition de la finitude constitue, aux yeux des esprits religieux, l’illusion par excellence : « Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. »
Cette prise de conscience n’est pas l’apanage des « entre-soi » d’un groupe religieux quelconque. Tel est le message essentiel délivré par les textes de ce jour. Moïse ne s’offusque pas des prophéties proférées par des personnes n’appartenant pas au « clan » : « Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! » Telle est la réponse de Moïse à ceux qui s’offusquaient des prophéties étrangères aux membres des disciples de ce dernier. Les Evangiles reprennent cette affirmation : « ceux qui ne sont pas contre nous sont avec nous. » Autrement dit, tous ceux qui s’interrogent, qui se préoccupent de la transcendance, appartiennent à certains égards au peuple de Dieu, où il y a plusieurs demeures. Car ce souci, cette interrogation peuvent les conduire par des voies originales à l’Esprit d’Amour agapè, à ce que St Paul appelle la charité.
Seuls ceux, qui non seulement condamnent mais tentent de dévaloriser, de combattre ce souci du sens et de la transcendance, de faire « scandale » en la matière, s’exposent au non-sens, à l’absurde, à la mort prolongée, à cette fameuse « mort spirituelle » dont parle St Paul et qui ne permettra pas à ceux qui en sont les libres victimes de prendre conscience de l’au-delà de la finitude qu’ils seront appelés à connaître à l’image de la création tout entière.
Au vu de ces analyses, la célèbre apostrophe « Hors de l’Eglise, point de salut » apparaît en contradiction ouverte avec l’attitude de Moïse et des paroles de l’Evangile. Une leçon à retenir et méditer.
A.Mendiri