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Rubrique "Le sens, le hasard, la contingence". Suite du billet N° 607.
Prochain billet demain 21/05 sur le questionnement métaphysique
L’ensemble des paramètres physiques de l’Univers observable peuvent être interprétés comme étant « réglés » de telles sorte qu’une longue chaîne de complexité des structures matérielles puissent se mettre en place et que des êtres conscients et intelligents, capables d’édifier une culture, comme l’homme moderne, celui qui est apparu il y a au moins 100 000 ans ou plus si on prend en compte l’homme de Néandertal, puisse émerger à l’Etre. Bien entendu, il s’agit d’une interprétation d’ordre métaphysique et les données de la cosmologie scientifique (la cosmologie étant la science des lois de l’Univers et de son évolution) n’autorisent pas de telles conclusions ni d’ailleurs leur négation, ces considérations demeurant étrangères à leurs possibilités méthodologiques.
Quoiqu’il en soit, une telle interprétation ne doit pas se comprendre comme l’expression d’un finalisme naïf, qui verrait dans l’évolution de l’Univers le résultat d’une main divine invisible façonnant le monde. Nous avons vu que notre Univers était peut-être, sans doute même, contingent, l’ensemble de ses paramètres physiques étant le résultat d’une combinatoire aléatoire, improbable de conditions initiales, conduisant à l’Univers observable que nous connaissons. Une infinité d’autres Univers était sans doute possible, et il y a tout lieu de penser qu’une infinité d’Univers différents, impensables nous ont précédé ; qu’une infinité d’Univers également différents nous succèderont et qu’ici et maintenant au sein du vaste multivers, une infinité d’Univers différents se déploient au sein de l’Etre, à côté et en-dehors du nôtre.
Il n’en reste pas moins que si notre Univers, ou tout autre Univers différent du nôtre, existe indépendamment d’une main divine les façonnant, il convient de rendre compte de leur possibilité ontologique (« On » étant l’Etre en grec) et la possibilité de leur devenir dans le sens d’une complexité croissante. Car ces infinies possibilités ont pour source ultime, pour fondement ou justification cette réalité universelle qui transcende ou dépasse chacun des Univers considérés et que nous appelons ordinairement ou classiquement Dieu ou l’absolu.
En effet, ce qui nous intéresse ce jour, c’est la mise en place possible de la longue chaîne de complexité des structures de la réalité constitutive d’un Univers quelconque. Comment rendre compte, justifier, éclairer rationnellement, une telle possibilité ontologique ? Car nous constatons que cette chaîne de la complexité n’est pas purement quantitative mais que chaque stade de la complexité fait apparaître de nouvelles propriétés, de nouvelles possibilités ontologiques. Ces nouveautés ne sont pas elles-mêmes quelconques dans la mesure où elles introduisent une hiérarchie entre les possibilités constitutives des structures en question.
Que voulons-nous dire lorsque nous évoquons l’idée de « hiérarchisation » des structures matérielles de la réalité de l’Univers ? Pour bien nous faire comprendre, partons d’un exemple simple. Le phénomène vivant possède, comme nous le savons, entre autres propriétés singulières, celle de se reproduire. La capacité de reproduction suppose une myriade d’informations déposées au sein de cette molécule éminemment complexe qu’on appelle A.D.N.
Ce terme d’information est commun dans notre civilisation contemporaine et omniprésent à tous les niveaux de l’organisation sociale. Nous recevons par les médias les plus divers, journaux, radios, télévisions, ordinateurs un flot quotidien d’informations. Nous savons qu’un ordinateur enferme, sous forme de ce que l’on désigne par « logiciels » des structures nourries d’informations internes permettant d’accéder ou de recevoir des informations externes à l’ordinateur. Bref, l’information est une forme de pensée organisée, soit en acte, soit potentielle. La cellule d’ADN enferme l’information, c’est-à-dire la capacité de mettre en forme de manière organisée et étalée dans le temps, un futur organisme vivant très précis. L’information n’est donc pas l’apanage ni encore moins le privilège des réalisations culturelles de l’homme, pour lesquelles il ne fait aucun doute que chacune de ces réalisations matérialisent une pensée créatrice, celle de l’homme. Toutes les formes naturelles enferment une information, autrement dit une capacité à mettre en forme et à maintenir autant que possible cette forme dans son existence.
Dès lors, une série de questions, banales au demeurant, se posent : en premier lieu, quelle est la différence entre l’information d’origine humaine et l’information d’origine naturelle ? En second lieu, comment concevoir l’origine et la nature même de l’information, humaine ou naturelle ? En troisième lieu, en quoi consiste la hiérarchisation entre les structures informées de l’Univers observable ?
Concernant la première question, la réponse est aisée : l’information d’ordre culturel a pour créateur l’homme (encore que son origine ultime renvoie à notre pensée naturelle ou à l’exploitation culturelle de ce potentiel naturel, bref aux possibilités indirectement ouvertes par la nature) et de plus cette information est initialement consciente, même lorsqu’elle est amenée à se matérialiser au sein de réalisations culturelles par nature privées de conscience, les outils ou les machines dont nous faisons usage par exemple.
La seconde question renvoie à un problème métaphysique où seules des hypothèses plus ou moins hasardeuses sont susceptibles d’être formulées. Pour notre part, nous partons d’un constat simple : au sein de l’Univers, tout est forme et assemblage plus ou moins complexe de formes. Il existe des formes simples, objet de cette discipline mathématique qu’on appelle géométrie. Mais tout est forme. La côte bretonne considérée dans son ensemble est une forme, unique en son genre. Comme forme singulière, elle est constituée par une myriade de formes intermédiaires. Mais la concernant, il s’agit de formes artificiellement découpées par un géographe par exemple. En revanche, un atome, une molécule, une cellule, un organisme vivant, un écosystème, une planète comme la Terre constituent des ensembles naturels formant une unité, enfermant au sein de cette unité une myriade de formes et de relations entre formes qui constituent un tout chaque fois original, qui présentent des propriétés propres, propriétés remises en cause dès lors que des forces externes ou internes remettent en cause l’ordonnancement de cet enchevêtrement de formes et de l'unité à laquelle cet enchevêtrement renvoie.
Or, nous savons que chaque forme, simple ou irrégulière, possède des propriétés mathématiques précises, et donc des propriétés potentiellement démontrables et par là même de nature rationnelles. En conséquence, toute structure de l’Univers présentant une unité propre possède des propriétés mathématiques en tant qu’unité, propriétés qui résultent de son enchevêtrement de formes et des relations multiples établies par ces formes, relations qui constituent elles-mêmes autant de formes nouvelles, et cela s’applique à tous les niveaux de son organisation interne où l’on retrouve des sous-unités présentant les mêmes caractéristiques que ci-dessus décrites. Rien n’interdit de penser que les propriétés des formes et des relations entre formes constitutives des réalités de l’Univers ne renvoient pas à ce qu’on appelle les lois naturelles.
Si cette hypothèse métaphysique est pertinente, les lois de la nature ne seraient plus étrangères à la rationalité, comme le supposait et le rêvait Descartes. Elles n’en restent pas moins contingentes, non nécessaires si l’on admet que ces formes et relations entre formes se mettent en place de manière aléatoire, imprévisible, contingente.
Pour ce qui est de la troisième question, nous répondrons schématiquement dans l’immédiat, que plus l’enchevêtrement de formes est complexe, dense, plus les unités de la réalité considérée enferment d’information, de capacité à mettre en forme, d’aptitude à agir sur le monde dans la mesure où leur actualité manifeste un potentiel d’Etre toujours plus important. Il nous faudra approfondir ces différents points.
A. Mendiri