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603 LE SATATUT DE L'HOMME AU SEIN DE L'UNIVERS

Publié le 11/05/2013 à 20:07 par cafenetphilosophie Tags : pensée divers nature création éléments monde chez roman livres

Rubrique"Le sens, le hasard, la contingence". Suite du billet N° 599.

Prochain billet demain matin sur le questionnement métaphysique.

 

Il est de bon ton aujourd’hui, dans les milieux intellectuels, de relativiser l’originalité de l’homme au sein de la nature et encore plus bien entendu de lui refuser une place privilégiée au sein de l’univers connu. Cette dernière question semble réglée depuis le XVII° siècle lorsque fut confirmée l’excellente intuition de Copernic faisant de la Terre une planète quelconque du système solaire, idée considérablement renforcée à notre époque où nous savons désormais que ce système solaire n’est jamais qu’une partie infime d’une galaxie comprenant cent milliards d’étoiles ou de soleils, cette galaxie n’étant elle-même qu’une parmi cent milliards d’autres galaxies, sans compter les hypothèses les plus récentes qui font de ce vaste Univers qu’un élément d’un multivers enfermant peut-être une infinité d’autres Univers semblables ou plus vraisemblablement différents.

 

Ces rappels et ce descriptif de la réalité au sein de laquelle l’humanité est immergée est à coup sûr une extraordinaire leçon d’humilité. A vrai dire, au vu de ces faits bruts, l’homme n’est rien, n’a aucune importance et seules des croyances religieuses considérées par beaucoup comme étant d’un autre âge, peuvent encore maintenir l’idée que l’homme est le « roi de la création ». La rupture avec ce système idéologique qui a dominé la culture humaine au moins depuis vingt-cinq siècles, à la fois sous l’impulsion de la pensée philosophique grecque et la pensée religieuse judéo-chrétienne notamment, se traduit par des tentatives, au demeurant sincères voire parfois naïves, de relativiser la place de l’homme au sein même de ce grain de poussière dérisoire que représente la planète Terre. Cela conduit, comme nous l’avons déjà noté par l’attribution à nombre d’espèces animales de la conscience à des degrés divers ainsi que la recherche des indices les plus ténus de la possession d’outils et d’une culture chez certains d’entre eux.

 

Cette relativisation de l’importance de l’humanité au sein de l’Univers, amorcée sur le plan cosmologique au XVII° siècle, a été renforcée à partir du XIX° siècle avec les théories de l’évolution de Darwin qui non seulement établissaient la filiation entre l’espèce humaine et les autres espèces animales mais, qui plus est, montraient le rôle décisif que jouaient la contingence voire le hasard dans ces mécanismes évolutifs. Cela amenait François Jacob (XX° siècle) à souligner que non seulement l’homme tel que nous le connaissons aurait pu ne pas exister ou bien être très différent de ce qu’il est aujourd’hui. Bref, ce panorama de données scientifiques, même sommaires, rompait avec la représentation que des croyants naïfs, y compris de nombreux clercs, ou peu informés des natures et objectifs respectifs du langage scientifique et du langage religieux, se faisaient de l’origine et de la place de l’humanité au vu de l’interprétation littérale des deux premiers Livres de la Bible, ceux de la Genèse.

 

Nous avons eu l’occasion, à diverses reprises, d’engager une analyse critique de l’ensemble de ces éléments relativisant l’importance et le statut de l’homme dans l’Univers d’abord, sur notre planète ensuite. Rappelons-en les éléments principaux.

 

Commençons par le plus méconnu peut-être et qui, paradoxalement, correspond au préjugé le plus tenace ou l’ignorance la plus grande. Nous faisons allusion à la confusion entre la nature et la fonction du langage religieux et du langage scientifique. Certains s’appuient sur le caractère invraisemblable, naïf, irrationnel, à leurs yeux, des textes Bibliques relatifs en particulier à la Genèse, pour proclamer que la science, en dépit de ses limites, a fait définitivement un sort à ces croyances d’un autre âge. A ceux-là, nous rappellerons qu’il s’agit non d’une objection, mais de l’aveu involontaire d’une profonde ignorance culturelle à propos du statut de ces deux langages que sont celui de la science et celui de la religion.

 

Le langage scientifique se donne pour objectifs de rendre compte du fonctionnement du monde, du « comment » dit-on communément. Il ne se prononce pas sur le « pourquoi », autrement dit sur les raisons ou le sens éventuels des phénomènes étudiés. Non par principe, mais seulement parce que la méthodologie qui est la sienne ne l’autorise à se prononcer que sur ce qui est observable, expérimentable, mesurable. Or, la raison d’être, le sens, ou leur absence, relèvent d’une interprétation qualitative du réel et échappent à ce jour tout au moins, à la compétence de la science expérimentale et aux exigences de sa méthodologie.

 

Le langage religieux, pour sa part, est un langage symbolique. Non par principe ou par choix mais par nécessité. Il est censé évoquer en termes humains de réalités qui dépassent infiniment l’homme et qui requièrent à cet égard l’utilisation de symboles, c’est-à-dire de signes humains qui aident à se représenter ce qui n’est pas de l’ordre de l’humain. Ce langage prétend nous dévoiler ou nous révéler le « pourquoi », le sens des choses. Son objet est donc radicalement différent de celui de la science et le langage utilisé est corollairement et logiquement de nature différente.

 

Certes, de bonnes âmes mal intentionnées sont promptes à rétorquer qu’il s’agit là d’une interprétation moderne de ces textes qui veulent sauver leur validité face aux doutes insurmontables que la science a fait naître ces derniers siècles. A cette objection, nous ferons aimablement remarquer que la Genèse comporte deux Livres et donc deux récits différents de la création sur un plan littéral, même si le sens qui s’en dégage est le même. Si ces deux récits ont été retenus avant même l’ère chrétienne, c’est bien parce que ceux qui les ont sélectionnés ne les interprétaient pas, précisément, de manière littérale. Bien entendu de telles remarques ne dédouanent pas de leurs responsabilités nombre de clercs qui, à travers l’histoire, délibérément, en pensant que le peuple qui ne savait pas lire n’était à même que de comprendre des récits naïfs, ou bien par manque de formation, ont véhiculé et transmis de telles confusions conceptuelles.

 

Ce point étant précisé, rappelons ce que notre dernier billet en la matière a déjà entrepris, à savoir que contester la supériorité et l’originalité de l’homme sur notre planète, repose le plus souvent sur des définitions fort peu rigoureuses de la conscience, de l’outil, de la culture et surtout sur un déni étonnant de l’immense différence entre les réalisations culturelles de l’humanité et celles, hypothétiques et pour le moins rudimentaires, de quelques espèces animales.

 

Intéressons-nous maintenant au jugement que l’on peut porter sur la place de l’homme au sein de l’Univers au vu des informations délivrées par la science contemporaine. Remarquons tout d’abord que le sentiment et la conviction survenus au XVII° siècle avec la théorie héliocentrique de Galilée selon lesquels l’homme devait perdre l’illusion d’être « le roi de la création » provenait d’une confusion conceptuelle qui supposait que faire de l’homme la fin ou la raison d’être de l’Univers entraînait ipso facto qu’il se trouvât au centre géographique de celui-ci.

 

Or la cosmologie contemporaine modifie les perspectives en la matière. Certains cosmologistes (la cosmologie étant la science de l’Univers , de sa formation, de ses lois, de son devenir) comme Trinh Xuan Thuan soulignent combien tous les paramètres physiques de notre Univers sont tels qu’ils permettent la mise en place de la longue chaîne de la complexité menant des particules élémentaires à un être comme l’homme, capable d’être conscient que cet Univers existe et à même de s’en dévoiler les lois, de les utiliser, d’édifier le monde artificiel de la culture, voire peut-être de maîtriser et de transformer à terme la nature.

 

Certes, rien n’indique que cet Univers ait été « réglé » tout exprès afin d’aboutir à ce résultat. Cet univers n’est peut-être que la conjonction de combinaisons aléatoires, improbables, contingentes autorisant un tel ordre naturel. Mais la contingence ou l’absence de nécessité, loin d’être un témoignage d’une absence de sens ou de « Logos », peut, paradoxalement en apparence, souligner la profusion possible des modalités de la manifestation de ce sens. Il y a peut-être une infinité possible de conjonctions différentes de paramètres physiques conduisant à des Univers autres que le nôtre, impensables à ce titre, mais tout aussi porteurs de sens que celui-ci. C’est cette dernière hypothèse métaphysique qu’il conviendra d’examiner et d’approfondir.

A. Mendiri