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Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour : 03.12.2025
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5105 LA CONFIANCE DANS LA PRIERE

Publié le 19/10/2025 à 06:19 par cafenetphilosophie Tags : sur moi monde homme mode demain création dieu nuit nature pouvoir livre coupable

Rubrique "Libres commentaires liturgiques, Année III". Suite du billet N°5098.

 

Extrait de "Commentaires philosophiques des textes de la liturgie catholique, Année III, A.MENDIRI, Amazon

 

Prochain billet demain lundi 20 octobre

 

 

 

TEXTES :

Livre de l’Exode (Ex 17,8-13)


Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim. Moïse dit alors à Josué : « Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. » Josué fit ce que Moïse avait dit : il mena le combat contre les Amalécites. Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline. Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. Mais les mains de Moïse s'alourdissaient ; on prit une pierre, on la plaça derrière lui, et il s'assit dessus. Aaron et Hour lui soutenaient les mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes jusqu'au coucher du soleil. Et Josué triompha des Amalécites au fil de l'épée
.

Lettre de St Paul Apôtre à Timothée (Tm 3,14-4,2)

Mais toi, demeure ferme dans ce que tu as appris : de cela tu as acquis la certitude, sachant bien de qui tu l'as appris. Depuis ton plus jeune âge, tu connais les Saintes Écritures : elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse, en vue du salut par la foi que nous avons en Jésus Christ. Toute l'Écriture est inspirée par Dieu ; elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l'homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t'en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d'instruire.

Évangile selon St Luc (Lc 18,1-8)

Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : "Rends-moi justice contre mon adversaire." Longtemps il refusa ; puis il se dit : "Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m'ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus sans cesse m'assommer." » Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

COMMENTAIRE :

« Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël…Moïse… : demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main… Et Josué triompha des Amalécites au fil de l'épée. » (Livre de l’Exode) ; « les Saintes Écritures…ont le pouvoir de te communiquer la sagesse, en vue du salut par la foi… Toute l'Écriture est inspirée par Dieu » (St Paul) ; « Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (St Luc).

Ces extraits soulèvent la question de l’efficacité et de l’intérêt de la prière et au-delà, car cette deuxième question est liée à la première, de la Providence ou de l’action protectrice de Dieu au sein de notre monde. Ces deux questions sont à la source de bien de malentendus, que ce soit les naïvetés voire les contresens de nombre de croyants en la matière, naïvetés et contresens qui appellent légitimement les interrogations critiques ou même les railleries des incroyants.

Car l’action de la Providence est souvent pour ne pas dire presque toujours soumise à l’arbitraire apparent de ce Dieu protecteur. Certains, dans les années 1990 ont attribué à la main de la Providence la chute de l’empire soviétique, plus ou moins annoncée par les interprètes très complaisants de l’un des « secrets » de Fatima. Mais alors, si tel est le cas, pourquoi cette même Providence n’est-elle pas intervenue afin d’éviter les camps d’extermination nazis par exemple ? Ce qui est vrai concernant le cours général de l’histoire humaine l’est tout autant concernant les détails et le cours des existences individuelles où l’intervention de la Providence apparaît pour le moins très inégalement répartie. Mais il ne s’agit là que de constats humains inspirés par le bon sens et il est de bon ton théologique de proclamer que « les voies de Dieu  sont impénétrables » et que nous ne sommes pas à même de juger de la pertinence ou de la raison d’être de ces interventions sans le risque inévitable de tomber là encore dans une forme d’anthropomorphisme jugé coupable et inopérant, si nous appelons anthropomorphisme le fait de juger ce qui demeure étranger au savoir et aux pouvoirs de l’homme sur le mode du savoir et du pouvoir humains.

Même si c’est une interprétation de la Providence et donc de la prière qui se défend, telle ne sera pas la nôtre. Il ne s’agit pas ici d’avancer qu’une telle interprétation repose trop sur la naïveté supposée ou la crédulité de ses auteurs. Car si tel est incontestablement le cas concernant nombre de croyants, il est beaucoup plus difficile voire injuste intellectuellement parlant d’adresser le même reproche à certains théologiens qui développent ce type d’analyse. Nos divergences seront donc fondées sur des raisons théologiques et non sur des raisons relevant de l’analyse purement psychologique.

D’un point de vue rationnel, la notion de Providence et de la prière qui lui est intimement liée, suppose tout d’abord la distinction entre un fondement ultime source du sens et ce que nous appelons une création, c’est-à-dire un Être purement contingent ou non-nécessaire et qui ne saurait contenir en lui la raison d’Être de son existence ni de son maintien à l’existence. Autrement dit toute conception panthéiste, pour laquelle tout est Dieu et pour qui cette distinction entre un Être créateur et une création n’a aucun sens, exclut d’emblée cette idée de Providence comprise comme intervention d’un Être de nature différente du nôtre au sein de notre Être propre.

Si nous retenons cette distinction entre un Dieu créateur et un Être créé, faut-il encore pour que cette distinction ne soit pas artificielle ou factice, que la création ait son destin en main en toute liberté et ne soit pas un simple jouet aux mains arbitraires d’un Dieu qui lui serait étranger ontologiquement parlant. Cela signifie donc que le déploiement temporel de cette création tant sur le plan de ses évolutions naturelles que du cours de l’histoire humaine par exemple ou même du cours particulier des existences individuelles, soit entièrement entre les mains de cette création. Cependant, tous cette myriade d’évènements naturels, historiques, individuels est soumise à ce que l’on appelle la contingence, corrélat indispensable de la liberté et des choix possibles de tout Être. Le déploiement temporel de la création et de ses manifestations diverses n’exprime pas cette nécessité absolue évoqué au XIX° siècle par le physicien Laplace, partisan d’un déterminisme affectant le détail des évènements de toutes sortes.

Si nous retenons ces deux hypothèses ontologiques d’une création d’une part et d’une création libre de ses choix et contingente, alors l’intervention divine directe est concevable, puisque sans affecter le cours déterminé des circonstances façonné par les choix multiples antérieurs, ce cours déterminé des circonstances peut revêtir une infinité de visages contingents sans que son cours général et conditionné par le passé n’en soit modifié. C’est en ce sens que l’action divine éventuelle peut se concilier avec la liberté de sa création.

Faut-il encore que la liberté des créatures soit sollicitée afin d’autoriser ces interventions divines. Et c’est là qu’intervient l’action de la prière et ce à deux niveaux : d’abord en appelant cette intervention libre et gratuite de la Providence dans les aspects contingents du déploiement temporel de la création ; ensuite et surtout en actualisant l’Esprit qui est potentiellement en chacun de nous et qui nous éclaire sur la manière de vivre, d’accueillir, d’interpréter, de sublimer à certains égards les évènements qui nous affectent, démarche qui constitue cette « sagesse » évoquée par St Paul. Cette démarche est l’expression même de la foi, de l’expérience spirituelle qui nous fait transcender, dépasser les aléas de la finitude et inscrit les événements au sein d’un horizon qui déborde infiniment cette dernière. Telle est la force de la prière qui devient une lumière non pas naturelle mais divine, source de sens y compris au sein de l’absurde et que l’on peut, à juste titre, appeler la Providence.