Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "cafenetphilosophie" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Articles les plus lus

· 10 LA NOTION D'INSTINCT CHEZ L'HOMME . COURS.
· 9 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON NIETZSCHE. COURS.
· 13 CROYANCES, RITES ET FÊTES DU JUDAÏSME
· NATURE HUMAINE ET CONDITION HUMAINE.
· 1 LES FONDEMENTS D'UNE DEMOCRATIE

· 10 LA FONCTION DU MYTHE
· 531 L'ART POUR L'ART OU ART ENGAGE?
· 5 LE BOUDDHISME: COMPARAISON AVEC L'HINDOUISME
· 12 MOÏSE, FONDATEUR DU JUDAÏSME
· 1 COURS DE PHILOSOPHIE: LA PHILOSOPHIE SPONTANEE.
· 289. INCONSCIENT PSYCHIQUE ET CONNAISSANCE DE SOI.
· 286. LES MANIFESTATIONS DE L'INCONSCIENT PSYCHIQUE.
· 411 LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE HUMAINE.
· 2 COURS DE PHILOSOPHIE: LE ROLE DE LA RAISON.
· 8 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON KANT ET PASCAL. COURS.

Voir plus 

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· 29 Cours: La nature de l'homme (15)
· 8 Les grandes religions (24)
· 36 Cours: L'Art. (14)
· 31Cours: L'inconscient. (6)
· 3 L'esprit démocratique (23)
· 2 Cours: Pourquoi la philosophie? (5)
· 7 Le phénomène religieux (16)
· 30 Cours: La morale. (11)
· 45 Extraits de textes philosophiques (15)
· 35 Cours: La politique. (22)

Rechercher
Thèmes

bonne cadre travail soi nature société france homme vie roman solidarité hiver revenu pouvoir

Statistiques

Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour : 24.10.2025
5135 articles


459 EGALITE DE DROIT, EQUITE, DROITS REELS.

Publié le 13/12/2012 à 09:38 par cafenetphilosophie Tags : cadre travail soi nature société france homme vie roman solidarité hiver revenu

Cours de philosophie. Suite du billet N°456.

 

 

L’égalité morale ainsi définie échappe aux vicissitudes éventuelles de la recherche scientifique et aux arguments purement biologiques. Cette position s’avère d’autant plus fondée que l’anthropologie nous a appris que l’homme n’est pas précisément qu’un être naturel ni même essentiellement cela. Ce qui fait l’originalité de l’homme, ce qui le distingue des autres espèces, ce qui constitue son essence en un mot, c’est précisément sa capacité et sa vocation à dépasser le simple stade naturel et ce, notamment grâce à son statut conscient. Tous les hommes partagent de manière égale cette capacité et cette vocation à s’arracher à la simple nature biologique afin de développer et d’épanouir les possibilités originales de son espèce.

 

 

Cela ne signifie pas que dans le cadre de la diversité des compétences, des talents, des savoir-faire ne règnent pas des inégalités criantes. Cela signifie que de toutes les compétences en question, aucune ne permet de définir l’homme en tant qu’homme ou de constituer son essence. Car nous savons bien que les enseignants sont amenés à hiérarchiser les notes attribuées aux épreuves soumises aux étudiants ; que lors de compétitions sportives, des concurrents sont à l’évidence supérieurs à d’autres etc. Mais il s’agit là de mesurer des compétences particulières précises. Cependant, lors de telles épreuves, la hiérarchisation des notes ou des performances s’appuie encore sur le principe d’égalité, car cette hiérarchisation n’est légitime que si tous les participants composent ou concourent dans les mêmes conditions. Par exemple, les épreuves d’examen doivent être appréciées selon les mêmes critères, le même barème. L’égalité de droit, l’égalité devant la loi s’avèrent donc respectées.

 

 

De même, le principe d’égalité devant la loi ne doit pas conduire à une application aveugle de cette dernière, ne serait-ce que parce que la loi est générale et ne peut prévoir, comme le souligne St Thomas, tous les cas de figure. S’il est prévu que pour se voir délivrer le baccalauréat le candidat doit obtenir la moyenne générale sur l’ensemble des épreuves proposées, et que ce dernier s’en approche à quelques dixièmes près, le jury examine son cas en consultant son livret scolaire afin de savoir si ce dernier peut être considéré comme reçu. Si le jury émet un jugement favorable, il ne s’agit pas d’une violation de la loi. Il ne bénéficie pas d’un jugement de faveur. Le jury est fondé à estimer que le caractère aléatoire de la notation, - par exemple, la plus ou moins grande sévérité des correcteurs, l’utilisation plus ou moins large de l’échelle de notation- ne doit pas conduire à une application aveugle de la loi. En agissant ainsi, il ne respecte pas la loi dans sa lettre mais dans son esprit, puisqu’il estime que le candidat en question remplit de fait les conditions de niveau requises pour pouvoir obtenir son examen, exigences de niveau posées précisément par la loi. Cette dernière prévoit d’ailleurs cette possibilité d’interprétation, en en fixant les limites. Le jugement est alors dit équitable. L’équité consiste précisément à respecter l’esprit de la loi, c’est-à-dire les objectifs qu’elle poursuit, en tenant compte des circonstances sans s’attacher à la lettre de celle-ci qui, en l’occurrence, serait l’expression d’une justice purement formelle et non d’une justice authentique.  

 

 

D’ailleurs, d’une manière plus générale, c’est précisément parce que l’égalité de droit est fondée sur une certaine idée de la dignité humaine, qu’elle s’avère certes nécessaire mais en même temps insuffisante en vue d’honorer l’exigence d’égalité attachée à l’essence de l’homme. En effet, les inégalités engendrées par la diversité des savoir-faire, les différences de milieu, les circonstances de l’existence conduisent assez souvent à des conditions de vie précaires ou dramatiques si l’autorité politique n’intervient pas afin d’atténuer ou de réduire sensiblement ces inégalités. L’objectif consiste à prendre des dispositions afin que tout membre d’une société donnée puisse connaître des conditions de vie respectant la dignité humaine.

 

 

Que doit-on entendre par respect de la dignité humaine ? Il va de soi qu’un homme qui ne peut manger à sa faim, qui n’est pas protégé du froid en hiver, qui se trouve dans l’impossibilité, en l’absence de moyens financiers suffisants, de se soigner lorsqu’il est malade ou d’accéder à un minimum d’instruction et faute de formation d’espérer trouver un travail, se retrouve de fait exclu de la vie sociale, se situe à la limite de la survie et reste étranger à sa vocation d’homme de développer ses potentialités personnelles et de participer aux progrès collectifs. Car l’homme n’a pas pour vocation de demeurer à la limite de la survie purement biologique. C’est un être culturel qui a pour vocation de s’arracher au contraire à cette dernière et de pouvoir exploiter toutes les potentialités de son essence d’homme.

 

En d’autres termes, l’Etat et le pouvoir politique doivent intervenir par la loi afin de redistribuer la richesse produite collectivement afin d’assurer à tous les membres de la société ce minimum de dignité évoqué. Ces lois accordent donc des droits réels, des droits dits sociaux, c’est-à-dire des moyens matériels effectifs permettant d’affronter les risques de la vie mais également de participer le moins mal possible aux possibilités offertes par la civilisation du moment. Si nous prenons l’exemple de la France, l’instauration en 1945 de la sécurité sociale, garantissant aux membres de la société, quel que soit leur niveau de revenu, par un effort de solidarité collectif, la possibilité de se soigner, d’assurer leurs vieux jours, d’aider les familles, d’avoir un minimum de ressources en cas de chômage, en est un excellent exemple. En somme, au-delà des inégalités sociales, en particulier en matière de revenus, la sécurité sociale instaure une égalité des membres de la société face à quelques grands risques de la vie.

 

 

C’est Marx qui, dès le XIX° siècle, avait vivement critiqué la « Déclaration de 1789 » au motif que cette dernière ne prévoyait qu’une « égalité de droits », égalité purement théorique ou formelle pour tous ceux qui ne disposent pas de moyens matériels suffisants afin d’affronter les aléas de l’existence. Certes, la critique de Marx est à la fois excessive et fondée. Elle est excessive car ce n’est pas rien d’avoir la garantie de ne pas être arrêté et jugé arbitrairement, de pouvoir librement s’organiser en partis, syndicats, associations, d’exprimer sans crainte les options politiques et religieuses de son choix. Néanmoins, elle est également fondée en ce sens que sans des moyens matériels minima, il n’y a pas de vie authentiquement humaine.