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Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour :
05.09.2025
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Rubrique "Libres commentaires liturgiques, Année III". Suite du billet N°4804.
Extrait de Commentaires philosophiques des textes de la liturgie catholique, Année III, A.MENDIRI, Amazon.
Prochain billet demain lundi 30 décembre.
TEXTES :
Premier livre de Samuel(1 S 1, 20-22.24-28)
Elcana s’unit à Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle. Anne conçut et, le temps venu, elle enfanta un fils ; elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce) car, disait-elle, « Je l’ai demandé au Seigneur. » Elcana, son mari, monta au sanctuaire avec toute sa famille pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel et s’acquitter du vœu pour la naissance de l’enfant. Mais Anne n’y monta pas. Elle dit à son mari : « Quand l’enfant sera sevré, je l’emmènerai : il sera présenté au Seigneur, et il restera là pour toujours. » Lorsque Samuel fut sevré, Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ; l’enfant était encore tout jeune. Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans, un sac de farine et une outre de vin. On offrit le taureau en sacrifice, et on amena l’enfant au prêtre Éli. Anne lui dit alors : « Écoute-moi, mon Seigneur, je t’en prie ! Aussi vrai que tu es vivant, je suis cette femme qui se tenait ici près de toi pour prier le Seigneur. C’est pour obtenir cet enfant que je priais, et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande. À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose. Il demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie. » Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.
Première lettre de saint Jean(1 Jn 3, 1-2.21-24)
Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. Bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux. Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit.
Évangile selon saint Luc(Lc 2, 41-52)
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher. C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.
COMMENTAIRE :
« C’est pour obtenir cet enfant que je priais, et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande. » (Samuel) ; « voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. … dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est » « … voici son commandement : nous aimer les uns les autres » ; (St Jean) « En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement… Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. » (St Luc).
Les trois extraits que nous commentons cette semaine évoquent la filiation qui, au-delà de son caractère biologique banal, est avant tout de nature divine. La femme qui priait afin d’avoir un enfant dans le livre de Samuel, considère que cet enfant, fruit humain de l’union d’un homme et d’une femme, est également et avant tout un don de Dieu, un enfant issu d’une prière exaucée, un enfant dont la paternité spirituelle est celle-là même de Dieu.
Dans la première lettre de St Jean, celui-ci va beaucoup plus loin. Nous sommes tous, nous dit-il, « enfants de Dieu ». Qu’est-ce que cela signifie ? Déjà l’Ancien testament proclamait dès les premiers livres de la Genèse que nous avons été créés à la « ressemblance de Dieu », puisque nous sommes des êtres libres, créateurs, responsables. Il s’agit certes d’une simple « ressemblance » et non d’une identité de nature mais il est déjà affirmé avec force qu’il y a au moins une analogie avec ce Dieu lointain, tout-puissant, dont on ne peut rien dire d’autre sinon qu’« il est celui qui est », sinon qu’il est « YHWH », tétragramme imprononçable afin de bien marquer que sa nature échappe à nos capacités de représentation et de compréhension.
Pourtant St Jean va beaucoup plus loin. Il proclame que nous sommes « enfants de Dieu », autrement dit que nous sommes appelés, si nous faisons librement « Alliance « avec lui, à partager à l’horizon de l’histoire, sa plénitude même, ou plus précisément sa nouvelle forme de plénitude, la plénitude sur le mode de la finitude, introduite par son Incarnation au sein de cette finitude. Dieu s’est fait homme, a assumé la condition de la finitude tout en conservant sa plénitude, afin que l’homme puisse devenir Dieu ou puisse partager sa condition même de plénitude où toute forme de « Mal » se verra éradiquée.
Certes, cette condition de plénitude sur le mode de la finitude échappe à ce jour à notre représentation et même à notre compréhension. Cela défie le bon sens. « C’est folie de croire » dira St Paul. Si la future condition de plénitude nous échappe, c’est tout simplement parce que l’avenir est une page blanche, impensable et inconnaissable ici et maintenant. Néanmoins, cette filiation librement et gratuitement accordée aux créatures que nous sommes n’appartient pas à un futur lointain, mais constitue une réalité dès maintenant, dès notre irruption au monde. Au nom de cette filiation nous sommes invités à imiter Dieu, celui qui est source et fondement de toutes choses, qui est à ce titre « notre père » et que nous pouvons appeler, grâce à sa libre et gratuite proximité ontologique « Abba ». Or Dieu est, selon St Jean, Amour, amour-agapè, amour qui n’attend aucune contrepartie aux dons qu’il prodigue. Si nous voulons accéder à cette nouvelle condition ontologique, nous devons également de nous efforcer le moins mal possible d’être et d’agir sur le mode de l’Amour-agapè ». Ce n’est pas une exigence morale ou bien un commandement capricieux d’un Dieu jaloux de son autorité, c’est une exigence ontologique.
Bien entendu, le « monde », autrement dit la condition des hommes qui mettent tous leurs espoirs dans la seule finitude, qui se donnent pour seul horizon les étroites frontières de celle-ci, par définition, ignore Dieu, sa promesse, les perspectives offertes. Le « monde » ainsi conçu ne connaît pas Dieu et par conséquent ne connaît ou ne reconnaît pas ceux qui ont choisi d’être ses enfants.
St Luc, dans son Évangile, met en scène le jeune enfant qui commence à prendre conscience de sa nature et du sens de sa mission et qui proclame avec force sa filiation directe avec Dieu au grand étonnement de ses parents humains qui n’ont toujours pas compris quelle était la vraie nature de cet enfant, qui n’ont toujours pas compris le sens que pouvait revêtir la nécessaire paternité spirituelle de l’Esprit Saint, de la troisième personne de la Trinité, celle qui décide de faire participer la création à la plénitude divine, afin que cet enfant ne soit pas seulement « Fils de l’homme » mais également et de manière indissociable « Fils de Dieu ».