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378 MARIAGE, MONOGAMIE, POLYGAMIE, POLYANDRIE.

Publié le 20/09/2012 à 09:36 par cafenetphilosophie Tags : moi couple enfant livres image vie monde amour homme chez histoire enfants création femme dieu société nature femmes cadre islam

Philosophie au fil du jour. Suite du billet N° 374.

 

   Lors du billet précédent consacré à la question de la future légalisation du mariage homosexuel, nous avions montré que la notion de mariage en général était complexe et ne se réduisait nullement à de simples considérations naturelles ou biologiques. Venaient s'y ajouter des considérations culturelles et donc conventionnelles sans compter des considérations éthiques, notamment dans le cadre  du respect de la monogamie. Le tout étant transcrit sur un plan juridique.

   Le mariage traditionnel en pays chrétiens s'effectue entre un homme et une femme en vue de procréer. Il s'agit là, si on s'en tient à cette courte définition, du mariage au sens religieux du terme et plus particulièrement du mariage chrétien. Celui-ci s'appuie sur une interprétation des premiers livres de la Bible, à savoir la Genèse. Dieu a créé l'humanité, homme et femme et ce en vue de dominer la création et d'assurer la croissance de l'espèce. Ce souci de la procréation se voit lui-même justifié sur l'idée que le couple ne doit pas vivre replié sur lui-même mais doit s'ouvrir à l'enfant, et ce librement et gratuitement, c'est-à-dire sans en attendre une contrepartie quelconque. Bref, l'homme étant créé à "l'image de Dieu", libre, créateur, responsable, il se doit de respecter ce que les Evangiles appelleront la loi d'Amour (dans le sens "vouloir du bien" de manière gratuite) puisque Dieu est Amour (St Jean l'évangéliste). Dès lors de même que Dieu a librement et gratuitement fait sourdre la création, de même qu'il n'est pas resté replié sur sa seule existence dans la plénitude de sa nature, de même l'homme ne doit-il pas vivre replié sur lui-même mais doit-il créer, engendrer l'enfant, fruit de l'amour de l'homme et de la femme.

  De plus, cet Amour s'exerce dans le cadre de la monogamie. Car, contrairement à ce que croit nombre de contemporains, il est vrai influencé en cela par les pratiques voire l'enseignement de l'Eglise, la Bible proclame la rigoureuse égalité en dignité de l'homme et de la femme, ce que ne respectent pas la polygamie (un homme disposant de plusieurs épouses) ou à l'inverse la polyandrie( une femme disposant de plusieurs maris).

  Certes, avant d'aller plus loin, il convient de rappeler l'origine de la polygamie et de sa tolérance voire de sa légitimation par l'Islam et pendant longtemps, à savoir jusqu'au XII° siècle, par la religion juive. La polygamie est avant tout un système visant à protéger les femmes sur un plan économique. Si les femmes avaient besoin d'être protégées de ce point de vue, c'est dans la mesure où les hommes occupaient les fonctions  sociales voire les monopolisaient. La femme était donc un acteur second et même secondaire de la vie sociale. Ce statut est peut-être dû au fait que depuis les lointaines origines de l'humanité, la force physique était la valeur première, la condition de la sécurité  mais également ce qui permettait d'assurer le combat contre la nature sauvage en vue d'assurer sa survie, notamment alimentaire. Certes, ce n'est là qu'une hypothèse car nous connaissons mal la condition de la femme lors de cette longue période du passé de l'humanité actuelle et que nous désignons par le terme de préhistoire, c'est-à-dire l'histoire de l'humanité avant la découverte de l'écriture. Il semble cependant que la femme était surtout valorisée comme source de la fécondité et du renouvellement des générations.

  Cette fonction de la polygamie a tendu, comme toute institution, à devenir un instrument de pouvoir. Certains hommes disposaient de harems impressionnants, marques de richesse, de domination sociale, de puissance. A certains égards, seuls quelques hommes pouvaient se reproduire, comme on peut le constater chez la plupart des mammifères où des mâles dominants exercent le monopole de la reproduction.

   Dès lors, le prophète Mahomet a voulu dans un premier temps mettre un terme à cette dérive. Il a voulu, au regard des conditions économiques et sociales de son temps, rétablir la fonction originelle de la polygamie et il a restreint celle-ci à quatre épouses maximum par homme et à condition que le mari soit en mesure de traiter de manière égale et digne les épouses en question. Comme on le voit, la polygamie n'était nullement une question de principe, une vision religieuse du monde, mais une affaire de circonstances historiques, elles-mêmes appuyées sur des considérations éthiques.

   Seul le christianisme a affirmé d'emblée et pour des raisons liées à sa conception du monde, de l'homme et de leurs relations avec Dieu, la stricte monogamie. Cette conception du mariage monogame a été repris par les philosophies occidentales et notamment par la philosophie des Lumières au nom de l'égale dignité de l'homme et de la femme, cette égalité étant fondée sur une morale rationnelle de type kantien, c'est-à-dire se rattachant aux conceptions morales développées par le célèbre philosophe allemand.

   Cependant, pour cette dernière conception, la nécessité morale de la procréation n'était plus de mise même si le souci du renouvellement des générations a fait l'objet, au cours du XX° siècle, de dispositions sociales l'encourageant afin précisément d'atteindre cet objectif vital pour toute société.

  Il n'en reste pas moins que le mariage "civil" ne saurait se réduire à cet unique impératif de répondre au renouvellement des générations. Comme nous l'avons vu lors du précédent billet, le mariage concerne également des personnes dans l'incapacité de procréer, soit à cause de leur âge avancé, soit pour des raisons médicales sans compter ceux qui, délibérément, n'ont pas l'intention d'avoir des enfants.

   Certes, il en va de même partiellement dans le cadre du mariage religieux chrétien où le mariage et d'abord considéré comme un sacrement, c'est-à-dire une union  scellée devant Dieu, et qui à ce titre ne saurait être rompue, du point de vue religieux, par la seule volonté des hommes.

  Mais cette analyse n'a pas encore abordé la question qui en a motivé la rédaction, à savoir l'ouverture ou non du mariage aux homosexuels, d'abord sur un plan civil, et ensuite sur un plan religieux. Ce sera l'objet de prochains billets sur cette question.