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Dernière mise à jour :
24.10.2025
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Rubrique "Libres commentaires liturgiques, Année II". Suite du billet N°3868.
Extrait de Commentaires philosophiques des textes de la liturgie catholique, Année II, A.Mendiri, Amazon, 08 €
Prochain billet demain lundi 01 novembre (Libres commentaires liturgiques).
TEXTES :
Livre du Deutéronome (Dt 6, 2-6)
Moïse disait au peuple : « Tu craindras le Seigneur Dieu. Tous les jours de ta vie, toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils, tu observeras tous ses décrets et ses commandements,
que je te prescris aujourd’hui, et tu auras longue vie Israël, tu écouteras, tu veilleras à mettre en pratique ce qui t’apportera bonheur et fécondité, dans un pays ruisselant de lait et de miel, comme te l’a dit le Seigneur, le Dieu de tes pères. Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. »
Lettre aux Hébreux (He 7, 23-28)
Frères, dans l’ancienne Alliance, un grand nombre de prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait de rester en fonction. Jésus, lui, parce qu’il demeure pour l’éternité, possède un sacerdoce qui ne passe pas. C’est pourquoi il est capable de sauver d’une manière définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu, car il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur. C’est bien le grand prêtre qu’il nous fallait : saint, innocent, immaculé ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux. Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses péchés personnels puis pour ceux du peuple cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. La loi de Moïse établit comme grands prêtres des hommes remplis de faiblesse ; mais la parole du serment divin, qui vient après la Loi, établit comme grand prêtre le Fils, conduit pour l’éternité à sa perfection.
Évangile selon saint Marc (Mc 12, 28b-34)
En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier :Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second :Tu aimeras ton prochain comme toi-même.Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
COMMENTAIRE :
« Tu veilleras à mettre en pratique ce qui t’apportera bonheur et fécondité… Tu aimeras… ton Dieu de tout ton cœur » (Deutéronome) ; « il est capable de sauver d’une manière définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu » (Lettre aux Hébreux) ; « Quel est le premier de tous les commandements ?... Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… Et voici le second :Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (St Marc)
Aimer Dieu qui est un Etre invisible et donc abstrait semble, pour l’immense majorité des hommes une exigence dénuée de sens au premier abord. Il convient d’abord de se rappeler ce que signifie « aimer » dans ce contexte. Il ne s’agit évidemment pas de l’amour affectif, passionnel, fantasmé souvent, qui peut unir deux êtres. Aimer signifie ici « vouloir du Bien ». Mais pourquoi voudrait-on vouloir du Bien à Dieu alors que c’est soit une abstraction voire une illusion, soit un Etre tout-puissant, qui n’a nul besoin, théoriquement, d’être aimé par quelqu’un d’autre ?
Les hommes, comme êtres conscients, sont viscéralement attachés à la vie lorsque celle-ci offre quelques opportunités favorables. Par exemple, lorsque les plaisirs qu’ils soient physiques, affectifs, intellectuels, moraux, spirituels nous sont accessibles. Pourtant, il n’y a pas que la présence de ce que nous appelons le « Mal », c’est-à-dire tout ce qui limite, dégrade, détruit ce qui fait l’intérêt de l’existence, qui est un mystère. Il en est de même du « Bien ». Mieux le « Bien » autrement dit les plaisirs de toutes sortes, la beauté naturelle ou esthétique, des sentiments gratuits comme l’Amour-agapè, l’amour désintéressé et qui n’attend aucune contrepartie, bref tout ce qui donne sens et valeur à l’existence, tout ce qui répond à nos aspirations les plus profondes, constitue un mystère encore plus déroutant que le mystère du « mal ». Car l’Etre au sein duquel nous nous mouvons pourrait parfaitement Etre et fonctionner sans la présence de ces dimensions du « Bien » que nous venons d’évoquer. C’est d’ailleurs ce qui se passe pour tout le monde minéral et le monde végétal. Le « Bien » ainsi entendu introduit au sein de l’Etre une dimension de gratuité. Cette dimension de gratuité incarne ce qui a de la valeur et du sens et constitue ce qui fait l’intérêt de l’existence, tout particulièrement des êtres conscients, qui peuvent se dévoiler cet aspect des choses.
Or l’absence de nécessité du « Bien » ou du sens jointe à l’absence de nécessité de la présence de l’Etre de finitude ou de la création éclairent les raisons évidentes pour lesquelles nous devrions être naturellement reconnaissant à l’Etre qui est au fondement de toutes choses et qui en est la source. Aimer Dieu signifie donc aimer tout ce qui fait l’intérêt de la vie, et qui nous amène à être reconnaissant à celui qui en est l’origine ultime.
De plus, pour les disciples du Christ, pour ceux qui accordent crédit à la promesse de Dieu de faire partager à la création et en particulier aux êtres conscients que nous sommes, sa plénitude, nous avons là une troisième raison d’être infiniment reconnaissant au Dieu qui en est le garant. Rappelons en effet que dès le premier livre de la Genèse, l’homme est présenté comme un être créé « à l’image de Dieu », libre, créateur, responsable, revêtant une dignité incomparable. Or, les Evangiles ou la « Bonne Nouvelle » nous dévoilent que Dieu s’est fait finitude, s’est fait homme, s’est incarné afin que les créatures puissent accéder, s’ils accordent crédit à ce message, à la nouvelle forme de plénitude, à savoir la plénitude sur le mode de la finitude. C’est en ce sens que Dieu est « sauveur » des hommes, qu’il est leur rédempteur, qu’il leur permet librement et gratuitement d’accéder à une plénitude qui, par essence est inaccessible aux êtres enfermés dans leur seule condition de finitude.
Mais l’accès à cette plénitude ne suppose pas seulement un acte de foi en cette promesse. Faut-il encore que les êtres conscients en question aient précisément une claire conscience de la nature de cette plénitude. Car, pour les raisons que nous venons de rappeler, Dieu, comme le proclame St Jean est « Amour » et plus précisément « Amour-agapè », amour gratuit, amour qui nous veut du bien. Dès lors, faut-il être ou s’efforcer d’être « à l’image de Dieu », c’est-à-dire de vivre selon l’exigence d’Amour. Il ne s’agit pas ici d’un caprice divin mais d’une cohérence ou d’une nécessité ontologique.
Ainsi, on comprend aisément que ceux qui n’aiment pas ou qui ne veulent pas de « bien » à leurs frères qui sont les images même de Dieu et du Dieu qu’ils invoquent, et qui affirment ou qui sont persuadés qu’ils aiment Dieu sont des menteurs ou bien se mentent à eux-mêmes et sont de mauvaise foi. Car, proclame St Jean, « ceux qui affirment aimer Dieu qu’ils ne voient pas et qui n’aiment pas leurs frères qu’ils voient, sont des menteurs ».
A.Mendiri