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3260 SAGESSE HUMAINE ET SAGESSE DIVINE

Publié le 23/02/2020 à 06:02 par cafenetphilosophie Tags : center demain sur vie moi monde saint amour homme mode mort création dieu texte livre

Rubrique "Libres commentaires liturgiques". Suite du billet N°3253.

 

 

Extrait de "Commentaires philosophiques des textes de la liturgie catholique, Année A, A.Mendiri, Amazon.

 

Prochain billet demain lundi 24février.

 

TEXTES :

 

Livre des Lévites (Lv 19, 1-2.17-18)

 

Le Seigneur adressa la parole à Moïse :   Parle à toute l'assemblée des fils d'Israël ; tu leur diras : Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.  Tu n'auras aucune pensée de haine contre ton frère. Mais tu n'hésiteras pas à réprimander ton compagnon, et ainsi tu ne partageras pas son péché.  Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même.  Je suis le Seigneur ! »

 

 

Lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co 3, 16-33)

 

Frères, n'oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c'est vous.  Que personne ne s'y trompe : si quelqu'un parmi vous pense être un sage à la manière d'ici-bas, qu'il devienne fou pour devenir sage.  Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. L'Écriture le dit : C'est lui qui prend les sages au piège de leur propre habileté. Elle dit encore : Le Seigneur connaît les raisonnements des sages : ce n'est que du vent ! Ainsi, il ne faut pas mettre son orgueil en des hommes dont on se réclame. Car tout vous appartient, Paul et Apollos et Pierre, le monde et la vie et la mort, le présent et l'avenir : tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu.

 

 

Évangile selon saint Matthieu (Mt 5, 38-48)

 

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous avez appris qu'il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre.  Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.  Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ?  Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?  Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

 

 COMMENTAIRE :

 

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Livre des Lévites) ; « n'oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous… la sagesse de ce monde est folie devant Dieu » (St Paul) ; « Œil pour œil, dent pour dent…moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant… Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent… si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire » (St Matthieu).

 

 

Le texte extrait du Livre des Lévites rappelle d’abord ce qu’est la sainteté. Il ne s’agit pas d’une perfection morale formelle, d’un accord avec sa conscience parce que l’on aurait fait son « devoir ». La sainteté est d’abord le « signe » de la divinité. Est saint celui qui cherche, reconnaît, accueille au sein de sa vie intérieure la présence de Dieu et qui accorde crédit à sa promesse, au sens ou au « Logos » que cette présence délivre.

 

Or, Dieu est « Amour » dira St jean l’évangéliste.  Amour-agapè », amour désintéressé, amour qui n’attend aucune contrepartie. Pourquoi dire cela ? Tout simplement parce que nous existons en tant que créatures, que Dieu n’avait nullement besoin de notre présence à l’Etre pour jouir de sa plénitude, de la valeur et du sens accordés à son Etre. Mieux, Dieu est ainsi amené à partager sa liberté et son Etre exclusif avec ceux des créatures. Il est amené à nous faire partager la valeur et le sens de l’Etre.

 

Ainsi, être « saint », être « signe » de la présence en nous de la divinité, c’est se reconnaître créature « à l’image de Dieu » et donc « Amour », ce que St Paul désignera par le terme de charité.

 

Cela nous conduira à ne pas « pécher », c’est-à-dire à ne pas   faire de notre finitude la valeur exclusive, notre seul horizon ontologique. Dès lors que nous entrerons dans la sphère de la charité, nous reconnaîtrons en tout homme sa réalité de créature à « l’image de Dieu », à l’image de la valeur et du sens qui s’y attachent. C’est en ce sens que nous les aimerons, c’est-à-dire que nous leur voudrons du bien, sans attendre une contrepartie.

 

Car, comme nous le rappelle St Paul nous sommes « le Temple de Dieu », et l’Esprit de Dieu habite en nous. Tout homme peut, par son Esprit rechercher, reconnaître, accueillir la présence de Dieu au sein de sa vie intérieure. Tout se déploie au sein de l'infini et donc de toute créature. Nous pouvons donc nous dévoiler cet infini sur le mode de notre humanité. Cette présence est la source de la valeur et du sens de toutes choses. Dès lors, nous sommes des êtres « sacrés », c’est-à-dire des êtres signes de la présence divine, de la présence de la valeur et du sens.

 

La sagesse des hommes nous conduit à accorder raisonnablement à la seule finitude de la création la valeur de l’existence et d’en faire nos seuls horizons ontologiques, à gérer le moins mal possible. Mais la vraie sagesse est « folie » aux yeux des hommes puisqu’elle nous ouvre la perspective d’un dépassement de la finitude et de la possibilité de partager la plénitude divine, la nouvelle forme de plénitude, introduite par le Dieu incarné, par le Christ concernant l’humanité. A cet égard, c’est folie de croire, aux yeux de la sagesse humaine.

 

Ces considérations entraînent des comportements vis-à-vis d’autrui. Les Juifs avaient introduit la loi du Talion « Œil pour œil, dent pour dent ». Il s’agissait d’un grand progrès par rapport au déchainement propre à la vengeance. Cette loi introduisait une proportion juste de la riposte avec la retenue et la maîtrise que cela supposait.

 

Mais il s’agit là d’une forme de sagesse humaine, très noble certes mais non d’une sagesse divine. Ce que nous invite à faire le Christ paraît insensé et déraisonnable. Mais à vrai dire, ce à quoi il nous invite c’est à une philosophie de la non-violence. Le non-violent ne l’est pas par faiblesse, contrairement au jugement porté sur lui trop spontanément. C’est même la force par excellence qui consiste à résister radicalement à la force pour répondre à la force. Car la force est une forme de violence qui, lorsqu’elle est provisoirement victorieuse, humilie l’adversaire. Le non-violent, par sa résistance passive, amène le violent à être étonné, le conduit à une réflexion et s’il se rend aux arguments du non-violent, il ne se sent pas humilié mais ennobli. Certes, la non-violence connaît des limites, notamment lorsque le sort immédiat d’innocents ou de démunis est en jeu. Mais son grand mérite consiste à résister à la réponse spontanée, au recours à la violence qui est presque toujours le premier recours. Ce à quoi nous sommes invités c’est de faire du recours à la force, non pas le premier recours mais le dernier recours, lorsque toutes les autres possibilités ont été épuisées.

 

Bref, il s’agit de résister à ce désir aveugle qui est en nous selon Schopenhauer, désir qui exprime souvent une violence extrême, qui nous attache à la finitude et ses seules perspectives, et qui a été personnifié lors de l’histoire religieuse comme étant une présence « démoniaque ».

A.Mendiri