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LE "BIEN", LE "MAL" ET LE QUESTIONNEMENT METAPHYSIQUE..

Publié le 02/05/2012 à 08:24 par cafenetphilosophie Tags : mode image homme monde nature pensée

     Dans le prolongement des analyses présentées au cours du billet intitulé "Idée du Mal et anthropomorphisme", nous voudrions ce jour préciser notre pensée ou plus exactement mettre en évidence les principaux problèmes métaphysiques soulevés par cette question fondamentale s'il en est. Rappelons une fois de plus que la métaphysique est une démarche philosophique qui tente de poser et d'analyser de manière critique les questions soulevées par la plupart des religions mais en se fondant uniquement du point de vue de la raison et non en faisant référence à des révélations ou supposées telles ou, d'une manière plus générale, sur de simples croyances.

     Se demander si ces questions ou ces qualificatifs de "Bien" et de "Mal" relèvent de l'anthropomorphisme revient à s'interroger sur la place véritable de l'homme dans l'univers connu et le sens qu'il convient d'attribuer à son statut métaphysique. Ces notions n'ont-elles de sens que par rapport à ses idéaux, ses intérêts, ses désirs ou bien ont-elles un sens objectif, indépendamment de considérations purement humaines?

   Que l'humanité développe sur l'Etre un point de vue perceptif particulier, à l'instar des autres espèces animales, ne soulève aucune difficulté particulière, hormis le fait qu'il est susceptible de bousculer un certain nombre d'évidences et d'illusions communément partagées par le  sens commun. Or, que notre corps et donc notre mode de perception soient constitués par un certain nombre de récepteurs aux capacités définies et limitées, à l'instar des techniques artificielles dont l'homme est l'auteur comme par exemple un appareil radio ou un téléviseur, est une vérité biologique qui ne souffre aucune discussion.

   Le problème se complique dès lors que l'on aborde nos capacités de penser ou de juger. Nous savons qu'il y a là une ligne ce clivage entre ceux qui, à l'image des grands philosophes rationalistes Grecs du V° siècle av.JC comme Platon ou Aristote et à leur suite toute la tradition rationaliste jusqu'à Hegel au XIX° siècle, considèrent que la raison que possède l'homme est une fraction limitée de la raison ou du "Logos" ou du sens qui façonnent l'Etre et ceux qui comme Kant ou de manière encore plus radicale Nietzsche, proclament que la raison humaine n'est précisément qu'humaine, "trop humaine" et qu'elle n'est susceptible d'offrir en conséquence qu'un point de vue humain sur le réel.

   Rappeler ces prises de position historiques sur l'homme et ses capacités d'investigation pourrait laisser supposer que le débat est clos et qu'il convient simplement de choisir entre ces deux croyances rationnelles à propos de la condition humaine. A nos yeux, il n'en est rien. Car il nous semble difficile d'éluder un certain nombre de questions que la raison serait en mesure de poser légitimement. Bien entendu, nous développons ici un point de vue personnel et à ce titre éminemment susceptible d'être remis en cause.

    Quelles sont ces questions que  la raison pourrait légitimement poser et à certains égards résoudre, tout en tenant compte de l'éventuelle pertinence des limites fixées par la tradition kantienne? Lorsque Epicure, au III° siècle av. JC affirme que l'Etre est éternel, sans commencement ni fin, tout simplement parce que du néant ou de l'absence d'Etre ou de possibilité d'Etre, ne saurait surgir quoi que ce soit, le raisonnement nous semble imparable et légitime. Sinon, nous sombrerions purement et simplement dans la pensée magique. Certes, il s'agit ici, en apparence, d'une démarche de la raison raisonnante comme dirait Kant, autrement dit de la raison qui ne s'applique pas à penser, à comprendre, c'est-à-dire à prendre ensemble ce qui est séparé, parmi les données empiriques ou expérimentales. Pourtant, il est possible ici d'objecter à un disciple de Kant que la présence de l'Etre est une donnée certaine, une donnée qui échappe à tout doute. Il est possible ici de reprendre pour partie les analyses de Descartes en affirmant que même si l'Etre est présenté comme un mirage, un simple rêve, un mirage ou un rêve ne sont pas "rien" mais de simples modalités d'une forme de réalité.

  Dès lors, tenir la présence de l'Etre comme une certitude absolue ou transcendant les limites supposées de nos connaissances, n'a rien d'illégitime. Se refuser à la possibilité offerte par la pensée magique nous semble également parfaitement légitime, sans quoi toutes les connaissances élaborées par notre raison, par ses principes, même si ces derniers doivent se contenter de structurer l'expérience sensible et ne pas s'évader hors de ce champ étroit, se verraient déligitimées. Si la pensée magique doit être tenue comme une possibilité parmi d'autres, que l'on n'a pas le droit d'exclure a priori, alors autant dire que les divagations les plus irrationnelles sur le monde ont autant de légitimité que toute notre savoir accumulé, vérifié expérimentalement, même si nous en connaissons le caractère limité et provisoire. Or, en dépit des limites de ce savoir, de son caractère infiniment partiel et incomplet, de sa nature éventuellement relative à une interprétation humaine du réel, force est de constater son efficacité pratique, sa force d'action sur le monde, notamment par la médiation des techniques qui en découlent indirectement. En conséquence, nous nous refusons à penser que la raison puisse s'égarer complètement dès lors qu'elle applique sa réflexion sur la présence de l'Etre et qu'elle refuse toute pertinence envisageable à la pensée magique.

  De ce point de vue, les conclusions d'Epicure nous semblent difficilement contestables. La question qu'il faudra alors nous poser est la suivante: peut-on envisager d'autres questions de type métaphysique qui pourraient se prévaloir d'une semblable légitimité et si oui lesquelles et en quoi cette démarche est-elle susceptible d'éclairer le débat à propos du caractère anthropomorphique ou non de la question du "Mal"? Tel sera l'objet de nos prochains billets sur cette question.