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2684 LA FASCINATION POUR LA FINITUDE, OBSTACLES AU SALUT

Publié le 17/02/2019 à 06:05 par cafenetphilosophie Tags : background livre vie moi sur roman gratuit homme mode saint mort création dieu nature center message demain pouvoir

   

 

 

 

Rubrique "Libres commentaires liturgiques". Suite du billet N°2677.  

 

Extrait de 3commentaires philosophiques des textes de la liturgie catholique, Année 3, A.Mendiri, Amazon.  

 

Prochain billet demain lundi 18 février.

 

  TEXTES :  

 

Livre du Deutéronome(Dt 26, 4-10)  

 

   Moïse disait au peuple : lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes, le prêtre recevra de tes mains la corbeille et la déposera devant l’autel du Seigneur ton Dieu.  Tu prononceras ces paroles devant le Seigneur ton Dieu : « Mon père était un Araméen nomade, qui descendit en Égypte : il y vécut en immigré avec son petit clan. C’est là qu’il est devenu une grande nation, puissante et nombreuse.     Les Égyptiens nous ont maltraités, et réduits à la pauvreté ; ils nous ont imposé un dur esclavage.     Nous avons crié vers le Seigneur, leDieude nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions dans la misère, la peine et l’oppression.  Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte à main forte et à bras étendu, par des actions terrifiantes, des signes et des prodiges. Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel. Et maintenant voici que j’apporte les prémices des fruits du sol que tu m’as donné, Seigneur. »     

 

 

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains(Rm 10, 8-13)

 

   Frères, que dit l’Écriture ? Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur.Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons.     En effet, si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé.  Car c’est avec le cœur que l’on croit pour devenir juste, c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi pour parvenir au salut.     En effet, l’Écriture dit : quiconque met en lui sa foi ne connaîtra pas la honte.    Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le mêmeSeigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent.  En effet, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

 

 Évangile selon saint Luc(Lc 4, 1-13)

 

   En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert   où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.     Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »     Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. »   Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.     Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.   Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ;     car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ;     et encore Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »  Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

 

COMMENTAIRE :

 

« Les Égyptiens nous ont maltraités, …    Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix » (Deutéronome) ; « si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé…entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur » (St Paul) ; « il fut conduit à travers le désert … il fut tenté par le diable… il eut faim…le diable lui montra en un instant tous les royaumes de la terre… il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas … » (St Luc)

 

   Le titre que nous proposons pour les textes liturgiques de ce jour résume assez bien, à nos yeux, le sens et la portée de leur contenu. De quoi s’agit-il ? Il est d’abord rappelé par St Paul que la création et les hommes en particulier ne sont pas condamnés aux limites apparemment incontournables de la finitude, avec pour point d’orgue la mort irréversible et pour condition habituelle les multiples imperfections que manifeste la finitude, toutes choses que nous dénommons habituellement comme étant l’expression du « Mal ». En effet, selon St Paul, la possibilité ontologique de surmonter le « Mal » ainsi conçu, de le dépasser, de l’éradiquer, bref ce que l’on appelle le « salut », est attestée par la résurrection du Christ. Le Christ est le Dieu incarné, à la fois totalement homme ou « Fils de l’homme » et totalement Dieu ou « Fils de Dieu ». L’Incarnation est l’acte libre et gratuit de Dieu visant à introduire au sein de la finitude la possibilité pour celle-ci d’hériter des caractéristiques ontologiques du Dieu incarné et donc non seulement de pouvoir franchir les frontières étroites de la finitude mais encore et surtout de partager la plénitude divine elle-même ou plus précisément la nouvelle forme de plénitude à savoir la plénitude sur le mode de la finitude introduite par le choix divin d’assumer la finitude tout en conservant sa plénitude divine.

 

 Cette promesse de salut, déjà entrevue par l’Ancien Testament, la libération de l’esclavage du peuple juif en Egypte et l’héritage d’une terre nouvelle, pouvant symboliser pour le Nouveau Testament, dépositaire de la Nouvelle Alliance entre Dieu et l’humanité, la libération des hommes des limites et de l’esclavage induits par la finitude repliée sur les caractéristiques de sa seule essence avec pour horizon une condition ontologique nouvelle où la finitude et l’esclavage vis-à-vis de celle-ci se verront surmontés et où la création pourra, par sa libre Alliance avec Dieu, partager sa plénitude elle-même.

 

 L’extrait de l’Evangile de Luc prolonge cette interprétation de la meilleure façon qui soit. Il nous présente le Christ en situation d’être tenté par le « diable ». Qu’est-ce que cela signifie ? Rappelons que le « diable », selon nous, peut être rationnellement interprété comme étant les forces de vie que nous avons en nous et qui nous attachent de manière épidermique à la vie, puisque celle-ci est vécue, sauf exceptions dramatiques, comme ayant un sens lorsque le sujet concerné est à même de partager les satisfactions qu’elle nous offre, même si elles sont parfois fort ténues. Cette force puissante, aveugle, qui nous attache à la vie, relayée par le bon sens et les apparences qui nous amènent naturellement à penser que c’est le seul horizon ontologique qui nous soit ouvert, nous conduit à être fascinés par la finitude et les possibilités qu’elle ouvre.

 

 Bien entendu le Christ, entièrement Dieu mais dans le même temps entièrement homme, partage la condition ordinaire de l’humanité et connaît cette tentation naturelle de céder à la fascination des seules perspectives de la finitude. Paradoxalement, sa conviction si peu raisonnable qu’il partage la condition divine ne fait qu’accroître la force de sa tentation de jouir immédiatement des possibilités ouvertes par la finitude. Mais en même temps cette foi l’enjoint d’être fidèle à l’Alliance avec son « père », avec sa nature divine et les promesses qu’elle enferme. C’est pour cela que le Christ nous est présenté comme résistant à cette tentation et comme fidèle au message dont il est porteur et qu’il a vocation à assumer jusqu’à son terme, l’accomplissement de cette mission étant la condition de sa résurrection, témoignage de l’authenticité de sa nature et de la vérité de son message.

A.Mendiri