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11.09.2025
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Rubrique "Cours: le langage, la technique, les échanges". Suite du billet 1330.
Extrait de l'ouvrage "Cours de philosophie", A. Mendiri, Scripta.
Prochain billet demain samedi 13 juin.
Nous savons que traditionnellement la conscience voire la pensée sont considérées comme ce qui constitue l’essence de l’homme, c’est-à-dire les caractéristiques originales qu’il possèderait en propre et qui le distinguerait des autres espèces animales. Or, au XIX° siècle, Marx préfère caractériser la nature humaine par la notion de travail. Quelles sont les raisons qui militent en ce sens et en premier lieu que faut-il entendre exactement par la notion de travail ?
L’activité technique de l’homme contribue à se poser la question de l’originalité de cette dernière. Le travail qualifierait de la manière la plus rigoureuse la nature de cette activité technique. Pour la pensée commune l’idée de travail est associée à celle d’effort, qu’il soit intellectuel ou physique. A ce titre, il va de soi que les animaux travaillent. La fourmi qui transporte dans la fourmilière des insectes nettement plus volumineux qu’elle-même accomplit incontestablement des efforts. Peut-on pour autant en conclure qu’elle travaille ?
Marx a développé à cet égard, dans « Le Capital », des analyses célèbres et décisives :
« Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement afin de s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à la vie. En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature et développe les facultés qui y sommeillent. Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail où il n’a pas encore dépouillé son mode purement instinctif. Notre point de départ c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa volonté ».
Que doit-on retenir de ce texte ? D’abord que le travail est une activité consciente et non instinctive. La représentation de l’action à mener précède l’exécution de l’action et en détermine les modalités. En second lieu cette action conduit à modifier la nature mais aussi la propre nature du sujet qui travaille en développant les facultés « qui y sommeillent ». Ainsi, le travail, comme activité consciente, est-il un mode d’action propre à l’humanité. Si nous considérons que le travail est à certains égards la conscience en action, la conscience agissant sur le monde et le transformant, alors nous pouvons proclamer avec Marx que le travail est bien l’essence de l’homme.
A. Mendiri