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17.12.2025
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"Rubrique "Le statut de la raison". Suite du billet N° 1014.
Prochain billet demain 31 juillet (Cours de philosophie)
Lors de notre précédent billet, nous nous interrogions sur le statut de la raison et sur ses possibilités et ses limites en vue de conduire des spéculations métaphysiques à propos du destin du monde et au-delà sur la nature et la fiabilité de celle-ci lorsqu'elle structure l'investigation scientifique. Certes, il ne viendrait à l'idée de personne de mettre en doute les extraordinaires progrès de la science ces cent cinquante dernières années ainsi que les spectaculaires réussites techniques indirectement induites par la science contemporaine. Mais notre propos consiste à s'interroger sur la notion de vérité, entendue comme correspondance objective entre nos jugements, quelle qu'en soit la nature et la réalité telle qu'elle est. La raison peut-elle prétendre atteindre la vérité ainsi entendue soit par la science, soit par la réflexion purement rationnelle de la métaphysique?
Rappelons les trois perspectives précédemment évoquées: soit nous faisons une totale confiance dans la raison, à l'image des Grecs du grand siècle (V° siècle av JC); soit à l'autre extrême, nous lui contestons, comme Kant au XVIII° siècle, toute possibilité de nous ouvrir sur autre chose qu'une interprétation purement humaine de la réalité; soit enfin, à l'image de Hegel (XIX° siècle), nous considérons que la raison n'est pas inapte en vue de dévoiler la vérité mais ce dévoilement connaît nécessairement une genèse (peut-être sans fin), une histoire, la raison interprétant les éléments culturels de son temps et ne pouvant conclure de manière définitive, sous l'angle de l'éternité, alors même que toute réalité, et donc la raison, sont des manifestations de la temporalité et de l'émergence incessante de l'imprévisible et du nouveau.
Considérons aujourd'hui la première conception de la raison telle que nous l'avons rappelée. La conception grecque, qui a dominé la pensée occidentale jusqu'à Kant, voue un culte sans guère de retenue pour la raison. Ce qui justifiait cette conviction selon laquelle la raison pouvait énoncer des vérités éternelles était relatif à l'invention et aux découvertes remarquables des mathématiques par ces mêmes Grecs. Les mathématiques semblaient énoncer des vérités éternelles, universelles et expression d'une vérité transcendante, c'est-à-dire absolue, en rapport avec la nature de l'esprit et sans rapport avec les faiblesses, les imperfections et la relativité de notre corps. "La pensée, proclamait Platon, nous délivre de la prison du corps".
Cette conception considérait donc que tout ce qui était contraire aux exigences de la raison ne pouvait en rien être le témoignage de l'Etre, c'est-à-dire de tout ce qui est vraiment ou en vérité. L'irrationnel renvoie au non-être. C'est ainsi qu'Epicure pouvait affirmer que l'univers n'avait pas de commencement, puisqu'il est contraire aux exigences de la raison que du néant, autrement dit de l'absence d'Etre et de possibilité d'Etre puisse surgir quelque chose.
Or, cette conception traditionnelle de la raison se heurte, selon nous à trois objections ou à trois questionnements. De manière assez banale, on pourrait constater en premier lieu que la métaphysique a échoué historiquement à parvenir à des conclusions universelles et qui s'imposent à tous et qu'elle est au contraire le lieu de conclusions contradictoires et sans possibilité de trancher de manière raisonnable pour une seule d'entre elles.
En second lieu, la raison ainsi entendue reste quelque peu mystérieuse: issue d'un degré de complexité du corps atteint après des millions d'années d’évolution aléatoire et contingente, comment concevoir que celle-ci puisse faire émerger la possibilité de produire des pensées absolues, transcendantes, sans rapport apparent avec la relativité et les limites du corps en question?
Enfin, cette conception traditionnelle de la raison et de l'Etre fait l'impasse sur le temps. Le temps est étranger à l'Etre. Le temps, source du devenir, produit sans cesse du non-être, sinon absolu, tout au moins relatif. Or, cette hypothèse métaphysique, influencée par la nature apparente des mathématiques, est peut-être contestable. Tout au contraire, il y a peut-être une parenté étroite entre l'Etre, la vérité et le temps.
Il nous faudra examiner lors de notre prochain billet la conception relativiste de Kant pour savoir si celle-ci ne conduit pas également à un certain nombre d'impasses.
A. Mendiri